LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quelle est la position d’UPSA au sein de Bristol-Myers Squibb ?
JEAN-CLAUDE BACOS.- Bristol-Myers Squibb (BMS) procédera le 1er avril 2015 au transfert des activités UPSA vers une future entité UPSA SAS au sein du groupe BMS. Ce statut de société par action simplifiée permet de reconnaître, au sein de Bristol-Myers Squibb, la spécificité d’UPSA par rapport à la branche Biopharma. Autrement dit, cela nous permettra de développer la marque UPSA à travers une stratégie propre et pleinement adaptée aux marchés de l’antalgie et de l’automédication, des marchés très différents de celui des biosciences. D’ailleurs notre objectif est de nous déployer sur ces deux marchés, et de tourner encore plus nos productions vers l’export.
Les produits UPSA sont-ils tous fabriqués sur votre site d’Agen ?
C’est le cas pour la majorité d’entre eux. L’usine d’Agen fournit plus de 350 millions d’unités par an. Un chiffre qui devrait atteindre les 400 millions d’unités pour l’année 2014. Par ailleurs, elle emploie 1 400 collaborateurs. Ce qui la classe parmi les plus grands sites de production pharmaceutique en Europe et lui donne une importance majeure dans l’économie de la région Aquitaine. Mais les médecins et les pharmaciens ne sont pas assez conscients de l’importance du choix que nous avons fait. À savoir, continuer à produire en France, à Agen, sur un pôle d’excellence. C’est pourquoi, afin de mieux connaître cette usine qui est la leur, nous inviterons prochainement tous les professionnels de santé qui le désirent à venir la visiter.
L’usine d’Agen a connu, au printemps 2013, des ruptures de fabrication sur les lignes de production de Fervex et de Mucomyst. Qu’en est-il à ce jour ?
Nous sommes heureux que ces problèmes appartiennent désormais au passé. Ces ruptures étaient dues à un défaut de qualité sur le saccharose entrant dans la composition du médicament. De plus, au même moment, nous avons redéployé le site industriel d’Agen afin de le tourner vers l’avenir, avec notamment l’installation de nouveaux équipements, ce qui a engendré des retards supplémentaires de libération de lots, expliquant nos difficultés de livraison.
Menez-vous encore des discussions avec le gouvernement sur la création d’un groupe générique du paracétamol ? Et qu’en est-il du dossier sur les grands conditionnements de paracétamol ?
Suite aux orientations précisées par la ministre Marisol Touraine fin avril 2014, les discussions sont toujours en cours, avec le CEPS et les administrations compétentes sur deux aspects : le prix du paracétamol et le développement de grands conditionnements, adaptés à des situations chroniques, comme dans l’arthrose par exemple.
Quel est votre engagement aujourd’hui auprès des pharmaciens ?
En dehors d’une offre marketing étoffée et d’un service clientèle performant, UPSA a élaboré un cycle de séminaires, baptisé les « Conventions nationales », dont les premières versions pour les pharmaciens (350 participants en septembre 2014, Marseille) et pour les préparateurs (1 000 participants en décembre 2014, Paris) ont eu beaucoup de succès. Ces formations visent à enrichir les connaissances scientifiques des professionnels de santé dans trois pathologies précises : la leucémie myéloïde chronique, la polyarthrite rhumatoïde et le risque cardio-vasculaire.
Pourquoi ce choix ?
Parce que l’amélioration des connaissances scientifiques sert aussi de levier pour développer l’économie de l’officine. En effet, si les pharmaciens sont maintenant très engagés dans les entretiens AVK, leur rôle de santé publique va bien au-delà. Par leurs conseils et leur compétence en matière d’analyse pharmaceutique, ils peuvent nettement améliorer l’observance des patients. Par exemple, une hématologue qui est intervenue lors de ces deux Conventions nationales, a indiqué que dans la leucémie myéloïde chronique, seulement 14 % des patients sont observants. Or, devant un patient qui confie ne pas avoir pris son traitement régulièrement, le pharmacien est bien placé pour lui expliquer qu’il encourt un risque vital s’il omet 4 prises d’affilée. Et que, s’il suit de près son traitement, il augmente ses chances de guérison. Le pharmacien a donc un rôle de santé publique à jouer dans des pathologies aussi lourdes que la leucémie myéloïde chronique. Au final, le gain est triple : pour le patient qui sera en meilleure santé, pour l’assurance-maladie qui fera des économies (moins d’aggravations, d’hospitalisations, plus de guérisons), et pour le pharmacien qui valorise son rôle dans le parcours de soins du patient.
Vous menez actuellement une campagne publicitaire sur Fervex, avec deux spots décalés et humoristiques (« Fervex, c’est ta mère » et « Fervex, la demande en mariage »), qui reprennent les codes des séries télévisées. Votre volonté est de donner un coup de jeune au produit ?
Fervex, comme Efferalgan, existaient déjà dans les armoires à pharmacie de nos parents. Nous avons donc remis ces marques au goût du jour, en utilisant les mêmes moyens que ceux de la grande distribution : des publicités modernes, diffusées en prime time, sur des chaînes de grande écoute comme TF1. Et ce n’est pas fini : un troisième spot Fervex est en préparation. Avec une originalité : les deux acteurs de cette publicité seront un préparateur en pharmacie et un client de l’officine. C’est un clin d’œil que nous lançons aux équipes officinales, qui pourront participer, ou faire participer un de leurs clients. Par ailleurs, Fervex n’est pas la seule marque qui fait l’objet d’une campagne de communication. Nous avons en ce moment une publicité sur le Magnésium UPSA Action Continue, et nous venons de lancer un magnifique spot sur l’effervescence, pour Efferalgan vitamine C. Ces campagnes publicitaires - Fervex, Magnésium UPSA Action Continue et Efferalgan vitamine C - vont marquer la fin de cette année et le début de l’année 2015. C’est donc le grand retour de la marque emblématique UPSA dans les médias. Ce grand retour est également marqué par l’apparition de nouveaux packagings, plus modernes, pour la gamme antalgie et Fervex. Et prochainement, par le lancement de nouveaux produits.
Le logo d’UPSA sera-t-il aussi amené à évoluer ?
Oui, le logo se modernise : il s’agit plus d’une évolution que d’une révolution, compte tenu de l’attachement de plusieurs générations à cette maque emblématique. Il fait partie des logos bien identifiés par le grand public, et cela depuis plusieurs générations. Ce trèfle, c’est d’ailleurs Camille Bru, le fondateur d’UPSA, qui l’a créé, en même temps qu’un pilulier à quatre feuilles. Un pilulier pour mettre quatre comprimés : un pour le matin, un pour le midi, un pour le soir… et un pour un ami. Une belle devise qui est désormais celle d’UPSA.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %