Le LEEM l’annonce : il ne donnera aucune consigne de vote. Il ne s’attache jamais à une personnalité en particulier mais aux politiques mises en œuvre en matière de santé. Et il invite tout concitoyen se posant des questions sur les candidats à utiliser son comparateur de programmes en ligne. Sa mission ? Positionner la santé au cœur de la campagne. Pour preuve, ses universités d’été, décalées à ce mardi 13 décembre, avaient pour thème « Présidentielle 2017 : la santé candidate ! ».
Le syndicat de l’industrie du médicament présente un « pacte de mandature ambitieux » autour de trois objectifs : garantir aux Français un accès aux meilleurs soins, réconcilier maîtrise des dépenses de santé et attractivité industrielle, rendre au modèle français son efficacité et sa cohérence. Ainsi, le LEEM recommande de « renforcer l’accès précoce des patients aux innovations en anticipant l’arrivée des nouveaux médicaments, en confortant le système des ATU et RTU (autorisations et recommandations temporaires d’utilisation) et en proposant des mécanismes différents lorsque ce système ne s’applique pas », détaille Jérôme Bouyer, président de la commission des affaires scientifiques du LEEM et président d’AbbVie France. Il préconise de revoir le système d’évaluation des médicaments en modernisant les critères d’appréciation de l’accès au remboursement à travers une évaluation en continu, depuis les essais cliniques jusqu'au suivi post-AMM. Il souhaite élargir la possibilité d’utiliser des données de santé à des fins de recherche et d’évaluation médico-économique.
Régulation punitive
« Après six années de régulation comptable extrêmement pénalisante, de récession économique et de fragilisation industrielle pour le secteur, 2017 doit être l'année de la cohérence politique et de l'efficience administrative », explique Philippe Tcheng, président de la commission des affaires économiques du LEEM et vice-président des affaires publiques et gouvernementales chez Sanofi France. Les cinq années à venir doivent permettre de renforcer les performances industrielles, notamment en intégrant la notion d’investissement sur le territoire français et européen dans la stabilité des prix. Les industriels réclament une fiscalité plus attractive, ramenée à la moyenne européenne, et l’alignement du taux d’évolution des dépenses de médicaments sur le taux de croissance général des dépenses de santé. Surtout, ils souhaitent « passer d’une régulation punitive à une régulation attractive », en reconnaissant les gains d’efficience dus aux progrès thérapeutiques.
Dans ce cadre, le prix des médicaments pourrait évoluer en fonction de leur performance constatée en vie réelle, tandis que des analyses d'impact budgétaire rendraient compte des coûts et économies réels générés par les innovations. D’autant que des marges de manœuvre peuvent être dégagées grâce au « développement de l’automédication, des génériques, des biosimilaires et du bon usage du médicament en général », rappelle Patrick Errard, président du LEEM. Attaché au dialogue avec les pouvoirs publics et au cadre conventionnel, il propose de conclure, dès le début du quinquennat, un pacte de mandature pour mettre en cohérence les politiques sanitaires, budgétaires et industrielles.
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