LE MARCHÉ des BRICS* s’effrite. Selon Per Troein, vice-président d’IMS, « alors que de 2014 à 2018 les marchés émergents - Brésil (+9 % à +12 %), Russie (+7 % à +10 %), Inde (+9 % à +12 %), Chine (+9 % à +12 %) - devraient enregistrer une croissance comprise entre 8 % et 11 %, ce sont les marchés matures, avec une croissance estimée entre 3 % et 6 %, qui restent prioritaires pour l’industrie pharmaceutique ». Et en particulier les États-Unis où le marché pharmaceutique devrait croître de 5 à 8 points. La raison ? « Les produits de spécialités seront principalement vendus dans les marchés matures. » Ce sont ces innovations thérapeutiques qui tireront la croissance, alors que dans le même temps les marchés émergents ne pourront tabler que sur des volumes importants de produits à faible prix.
Sept points de croissance en France.
Aux États-Unis, par exemple, où les médicaments de spécialité représentent un tiers des ventes totales et sont vendus pour moitié en ville, leurs ventes devraient progresser de dix points. Un marché américain dont la structure rappelle celle du marché hexagonal où les ventes de produits de spécialités devraient augmenter de sept points. Autant de performances suffisantes pour compenser le faible dynamisme des produits matures et donc de médecine générale : +3 % Outre Atlantique et -1 % dans l’Hexagone.
De même en Allemagne, où la croissance devrait être comprise entre +2 % et + 5 %, ce sont ces mêmes produits de spécialités qui tireront le marché avec une croissance estimée à +13 %, alors que dans le même temps les ventes des autres médicaments ne progresseront guère au-delà de 1 %. Quant au Royaume-Uni, qui devrait enregistrer la deuxième croissance des marchés matures avec des taux compris entre +4 % et +7 % entre 2014 et 2018, il bénéficiera également du dynamisme des ventes de médicaments de spécialité (+14 %) très largement vendus à l’hôpital ; comme en Italie, où la croissance ne sera en revanche que +9 % pour ces produits et en Espagne (+8 %).
Pression accrue sur les prix.
Ces perspectives ne sont donc pas forcément synonymes d’optimisme pour les officinaux - et en particulier en France - qui devraient encore avoir à pâtir d’une compression des ventes et de baisses de prix sur les produits matures. D’où « la nécessité d’envisager d’autres sources de revenus », estime Per Troein, qui voit dans les médicaments non prescrits et les services à la personne de « réelles opportunités ».
Une urgence d’autant plus nécessaire, selon le vice-président d’IMS, que dans l’Hexagone la pression sur les prix est à l’origine de « deux points de décroissance et celle sur les volumes de 1,8 point de croissance négative », en 2014 par rapport à 2013. Des perspectives qui font de la France, « l’un des marchés les moins intéressants d’Europe avec l’Italie et le Portugal ».
À charge dès lors pour les officinaux de développer d’étroites relations avec les patients afin « de leur rendre la vie plus facile ». Un objectif que le vice-président d’IMS envisage au travers d’« une aide à l’observance et le développement de nouvelles missions ». Sans oublier, bien évidemment, un usage accru aux objets connectés et donc une utilisation des données de santé qu’ils génèrent. Des projets dans les cartons de bon nombre de groupements de pharmaciens. Mais encore faudrait-il que la législation française soit en phase avec ces évolutions…
D’après une conférence lors de la 7e Convention européenne d’Alphega.
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