« APRÈS mon stage, que je souhaite réaliser en France, je voudrais continuer ma formation pour être PhD afin de pouvoir transmettre les connaissances acquises lors du master à mes jeunes confrères. » Le sourire aux lèvres, cette jeune pharmacienne cambodgienne étudiante du nouveau Master Mékong Pharma est ainsi venue témoigner en conclusion du colloque « Les enjeux de la formation des pharmaciens dans les pays en voie de développement ». Former, mais aussi accompagner et faire naître l’ambition, tel est en effet l’une des vocations du nouvel enseignement. Ce master, dont la première promotion d’étudiants arrive, vise à former des spécialistes de haut niveau dans le domaine des sciences du médicament dans les trois pays d’Asie du Sud-Est. « Dix ans après avoir soutenu la construction de la faculté de pharmacie de Phnom-Penh, au Cambodge, nous avons créé le Master Mékong Pharma », explique le Pr Jean Cros, conseiller technique de la Fondation Pierre Fabre. C’est en effet dans la continuité des actions entreprises au Cambodge et au Laos que la Fondation Pierre Fabre coordonne et soutient, depuis 2012, le nouveau master pharmaceutique avec l’université de pharmacie de Hanoï, au Vietnam. Une formation créée en partenariat avec les universités françaises de Paris-Descartes, Toulouse Paul-Sabatier et Aix-Marseille université qui délivre un diplôme français. Et c’est bien là l’originalité du Master.
Un diplôme français reconnu partout.
« Cette formation francophone délocalisée, post-graduée et transrégionale est en fait le transfert pur et simple d’un enseignement réalisé en France selon le même cursus. L’étudiant de Phnom-Penh est inscrit dans une université française », précise le Pr Jean Cros. Reconnu internationalement, ce master ne pose donc aucun problème de reconnaissance et permet de combler des lacunes de l’offre nationale à l’aide d’un enseignement de qualité. « Petit à petit, nous avons monté un réseau de partenaires publics et privés entre les facultés d’Asie et de France, grâce à la Fondation Pierre Fabre, mais aussi avec le soutien effectif de la Fondation Mérieux et de l’Agence universitaire de la francophonie. » Les facultés de Hanoï (Vietnam), de Vientiane (Laos) et de Phnom-Penh (Cambodge) sont respectivement associées aux universités françaises de Paris-Descartes, de Toulouse et d’Aix-Marseille. « Tous les universitaires Français sont des bénévoles », tient à préciser le Pr Jean Cros.
Une formation sur deux ans.
En pratique, cet enseignement se déroule sur deux ans. La première année commune est destinée à l’harmonisation et à la consolidation des connaissances dans les domaines de la pharmacologie et de la pharmacochimie, tandis que la seconde année correspond masters français (délocalisés) « Assurance qualité et contrôle qualité des produits de santé », « Pharmacocinétique », et « Médicaments et Santé publique ». Six mois de stages succèdent alors à 3 ou 4 mois de cours théoriques et pratiques.
En 2012, 30 étudiants (16 Vietnamiens, 11 Cambodgiens et 3 Laotiens) ont suivi à Hanoï (enseignement tournant entre les trois facultés asiatiques) l’enseignement délivré par 35 professeurs (20 Français et 15 Asiatiques). L’ensemble des étudiants de cette première promotion ont été admis.
La Fondation Pierre Fabre s’est engagée à soutenir les trois premières promotions de ce master. « Passer de l’assistanat au partenariat au bénéfice de la santé des populations du Sud, mais également de la francophonie et de la francophilie », conclut le Pr Jean Cros.
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