Après six mois de négociations, un accord sur le prix de l'anticancéreux Keytruda a été trouvé jeudi dernier entre le Laboratoire MSD et le Comité économique des produits de santé (CEPS).
L'information est révélée ce matin par le quotidien « Les Échos » et confirmée par le ministère de la Santé. Le prix de Keytruda (prembrolizumab) n'a en revanche pas été dévoilé, ni les éventuelles contraintes que le CEPS peut mettre en place, par exemple à travers un contrat à la performance. « Les Échos » précisent que « les autorités espèrent à présent contenir en dessous de 600 millions d'euros par an la dépense liée à Keytruda et Opdivo, les deux traitements vedettes de l'immunothérapie en oncologie ». Opdivo coûte actuellement « 5 400 euros par mois pour un malade de 70 kg, sans compter les remises secrètes négociées avec le gouvernement », ajoute le quotidien. En 2016, la dépense pour ces deux molécules, alors sous autorisation temporaire d'utilisation (ATU), « s'est élevée à 318 millions d'euros mais elle ne cesse de grimper ».
Keytruda était déjà disponible pour les patients français par le biais d'une ATU depuis août 2004, dans un nombre d'indications limitées. Il est désormais indiqué dans le mélanome, le cancer du poumon et du rein, ainsi que dans le carcinome bronchique. Autorisé aux États-Unis depuis 2014, il a pour particularité d'être le premier anticancéreux à avoir obtenu une nouvelle autorisation de mise sur le marché en mai dernier pour des indications en fonction du profil de la tumeur et non en fonction de l'organe qu'elle touche : les tumeurs chez les enfants et les adultes, inopérables et porteuses de caractéristiques génétiques dites MSI-H et dMMR, qui affectent fréquemment le colon, les tissus endométriaux et gastro-intestinaux, mais pouvant aussi survenir dans les cancers du sein, de la prostate, de la vessie et de la glande thyroïde. En Europe, il a obtenu son autorisation de mise sur le marché en juillet 2015. Cette longue négociation tarifaire intervient dans un contexte de remise en cause des prix pratiqués pour les médicaments innovants, en particulier en cancérologie, ces dernières années, relayées par des organisations comme la Ligue contre le cancer ou Médecins du monde, mais aussi par les cancérologues eux-mêmes.
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