Ceva Santé Animale

Quand l’ambition devient réalité

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Publié le 17/03/2020
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Le laboratoire girondin a fait du chemin en 20 ans. Cette ancienne filiale de Sanofi rachetée par ses cadres a progressivement pris du poids sur le marché. Ceva atteint en 2019 l'objectif qu’il s’était fixé en 1999 : devenir le numéro 5 mondial de la santé animale.
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Crédit photo : M. M.

Après une année 2018 difficile, Ceva Santé Animale revient à la croissance à deux chiffres que beaucoup lui envient et qu’il affiche chaque année depuis 20 ans. Le laboratoire vétérinaire avait atteint la barre symbolique du milliard d’euros de chiffre d’affaires pour l’exercice 2017, il est de plus de 1,2 milliard d’euros en 2019, en croissance de 14,6 %. Un niveau de revenus multiplié par 10 en 20 ans. Toutes les filières sont en croissance : aviaire (+ 22 %), porcine (+13 %), ruminants (+ 7 %), animaux de compagnie (+ 9 %). « Notre stratégie de croissance a longtemps misé sur des petites acquisitions, mais aujourd’hui les revenus de nos produits prennent le relais de la croissance externe », explique Marc Prikazsky, président du groupe et vétérinaire.

Défenseur de la France

Ainsi la croissance est organique à 60 % et externe à 40 %. Ce qui ne ferme pas la porte à d’autres acquisitions. L’an dernier, Ceva a ainsi racheté l’Allemand IDT Biologika dont la maison mère, Klocke Gruppe, fait maintenant partie de ses investisseurs stratégiques. « Le rachat de cette ETI allemande nous fait particulièrement plaisir après le rachat du français Merial par l’allemand Boehringer Ingelheim en 2016 », lance-t-il comme une boutade.

Leader dans plusieurs segments – vaccins, services et équipement de vaccination au couvoir, produits à base de phéromones pour le comportement des chiens et des chats, autovaccins bactériens, dermatologie canine – Ceva se félicite d’être implanté dans 46 pays grâce à une trentaine d’acquisitions depuis 20 ans et d’avoir une présence commerciale dans 110 pays, tout en restant fortement attaché à la France où il compte six sites de production dont cinq centres de R & D. « Nous sommes de fervents défenseurs de la France, en particulier de la région Nouvelle-Aquitaine, où nous avons investi plus de 100 millions d’euros en 5 ans », précise Marc Prikazsky.

L’enfant de la famille

Le numéro 1 français ayant réalisé son ambition initiale de devenir le numéro 5 mondial, il se fixe un nouvel objectif : doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2025. Un objectif qui s’appuie sur un marché mondial de la production animale et des animaux de compagnie en ébullition, évalué à environ 40 milliards d’euros « et qui pourrait vite atteindre les 100 milliards », notamment avec l’impulsion des animaux de compagnie dont la place a évolué ces dernières années. « C’est devenu l’enfant de la famille. Le chien est passé en deux générations de la niche à la cuisine et maintenant il dort dans le lit. Cela veut dire que tout ce que l’on voit en médecine humaine peut être développé en vétérinaire », indique Marc Prikazsky. Or, Ceva est en première ligne avec les produits à base de phéromones de synthèse pour le comportement des chiens (Adaptil) et des chats (Feliway), disponibles notamment en pharmacie. D’ailleurs, la gamme Feliway devrait s’étoffer courant 2020, mais le laboratoire ne souhaite pas en dire plus pour le moment. Elle comprend déjà les produits Feliway Classic (en diffuseur et en spray), Feliway Friends (diffuseur) et Feliscratch by Feliway (pipettes).

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3587