Sylvie Caccia, directrice juridique de Roche en France, a annoncé que le groupe avait « attaqué le décret permettant la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de son anticancéreux Avastin (bevacizumab) dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ».
La semaine dernière, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonçait officiellement que, dès septembre, la DMLA pourrait être traitée par l’Avastin dans le cadre d’une RTU. Toutefois, comme il existait déjà un traitement de la DMLA (le Lucentis, certes bien plus cher), il ne semblait pas possible de proposer l’Avastin en RTU dans cette pathologie. Cependant, le gouvernement n’a pas hésité à faire modifier le cadre légal de la RTU (décret du 30 décembre 2014) afin d’autoriser l’utilisation de l’Avastin dans la DMLA. C’est ce décret que Roche attaque aujourd’hui, arguant qu’il « ouvre la possibilité de mettre en place ce type de RTU malgré l’existence de plusieurs alternatives dûment approuvées, donc en l’absence de besoin thérapeutique et d’intérêt de santé publique », indique Sylvie Caccia, en précisant que les juridictions administratives ne se sont pas encore prononcées. Roche ajoute qu’il « utilisera toute voie de droit qui lui est ouverte pour faire valoir sa position ». Le bras de fer entre les autorités de santé françaises et le laboratoire est loin d’être terminé.
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