LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quelle est la place de CristerS au sein du Groupe Welcoop ?
STÉPHANE JOLY.- Avant la rencontre de CristerS avec Le Groupe Welcoop, j’avais eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler avec Michel Mathieu et Thierry Chapusot. Fin 2007, observant que j’étais devenu seul actionnaire de CristerS, et se rappelant la qualité de nos partenariats des années 2000, ils ont souhaité évoquer avec moi le projet de développement d’une activité générique au sein de leur entreprise. Nous nous sommes ainsi rencontrés autour de l’idée de faire des pharmaciens les actionnaires d’un laboratoire de génériques. L’ouverture du capital de la coopérative CERP Lorraine n’est alors qu’un projet, mais il s’appuie déjà sur une nouvelle possibilité qui serait donnée aux pharmaciens d’investir dans la SA. CristerS est ainsi devenu une entité à 95 % du Groupe Welcoop, qui est à la fois la coopérative et la société anonyme Welcoop Pharma. C’est exactement selon le même montage que la société D-Medica ou Pharmagest sont détenues par le Groupe Welcoop.
Quel est le statut juridique et le degré d’autonomie de CristerS dans les processus de décision ?
Nous sommes à 100 % autonomes. Notre siège est à Suresnes (Hauts-de-Seine), il emploie une quinzaine de collaborateurs. Financièrement, nous avons bien sûr des impératifs budgétaires à respecter. CristerS est une S.A.S à 5 millions d’euros de capital.
Pouvez-vous nous rappeler par quel mécanisme les Welcoopiens peuvent récolter les fruits de la croissance du groupe tout en étant client de ses prestataires ?
C’est la première fois en France qu’on propose à des pharmaciens de devenir actionnaires d’une société anonyme (SA). Les deux sociétés, que ce soit la coopérative (Welcoop Groupe) ou la SA (Welcoop Pharma), sont détenues à 100 % par des pharmaciens d’officine. La coopérative, notamment pour l’activité générique, est très intéressante. Non pas en termes capitalistiques, car une coopérative ne se valorise pas, mais du fait de la distribution de dividendes coopératifs. Lorsqu’un Welcoopien achète des génériques CristerS il va, d’une part, toucher des dividendes coopératifs en fin d’année - 20 % sur le générique, selon notre clé de répartition -, mais également bénéficier de la valorisation des actions de la SA. Il bénéficie ainsi d’un double levier de croissance.
Les Welcoopiens peuvent-ils néanmoins se fournir chez d’autres génériqueurs ?
D’abord ils n’ont aucune obligation à se fournir exclusivement chez CristerS. De plus, ils ont intérêt, pour l’instant, à compléter leurs commandes ailleurs, s’ils souhaitent bénéficier d’une offre générique complète. La force que nous avons, c’est que nous pouvons dire aux pharmaciens : faites ce que vous voulez. Même si la logique invite clairement à leur rappeler que, dans la mesure où ils ont investi dans le groupe, ils ont tout intérêt à passer leurs commandes chez nous. L’avantage non négligeable qu’ils ont à passer commande chez CristerS, est constitué par les dividendes coopératifs qui sont pérennes ; même si demain une nouvelle loi Chatel venait grignoter encore le niveau des remises commerciales, nous disposerions toujours de ce moyen légal d’ajustement contenu dans les dividendes. De fait, nous sommes, chez CristerS, sûrs de faire toujours mieux que quiconque en France, car nous n’avons pas de compte à rendre à des actionnaires qui ne seraient pas nos clients-pharmaciens. De plus, nous n’avons pas besoin de force commerciale car nous nous appuyons sur une logistique assistée par le LGPI.
De même, vos produits sont-ils exclusivement distribués à l’intérieur du groupe Welcoop ?
Nous pouvons tout à fait distribuer au-delà des frontières du groupe, même si ce n’est pas notre ambition première.
Comment, en pratique, les commandes sont-elles passées au travers du LGPI ?
Les commandes ne passent pas seulement par le LGPI. La condition de départ partait du principe suivant : il est logique que le pharmacien qui va devenir un peu propriétaire de Pharmagest - dont la SA possède 65 % des parts - s’engage un jour à s’équiper du LGPI. Cela dit, soit le pharmacien commande directement à partir de son module LGPI, soit il passe par Offidirect.com. Dans ces deux systèmes tarifaires, le pharmacien peut visualiser directement, au moment de la saisie, le PFHT des produits achetés, le niveau de sa remise et le montant des dividendes coopératifs (s’il est coopérateur) qu’il percevra en fin d’année grâce à sa commande.
Quelle est aujourd’hui la composition du portefeuille CristerS ? Quelles sont vos ambitions pour 2009-2010 ?
Nous aurons une montée en puissance très rapide cette année. Sur le premier trimestre 2009, nous avons lancé 26 présentations, 25 de plus au second trimestre, nous en comptabiliserons 126 au troisième et arriverons à 163 présentations à la fin de l’année. Soit un portefeuille de 75 molécules qui couvrira 70 % du répertoire en décembre 2009. Nos ambitions visaient d’abord à convaincre un certain nombre de pharmaciens à entrer dans le système Welcoop. Avec plus de 2 200 Welcoopiens, c’est aujourd’hui chose faite. Notre second objectif était de développer un portefeuille de molécules couvrant plus de 70 % du répertoire. Ce niveau sera atteint à la fin de l’année. Notre offre comprendra également une gamme de produits OTC.
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