Originaire du bassin méditerranéen, le fenouil s’est acclimaté en Asie occidentale, en Europe centrale et en Amérique sur des sols calcaires.
Cette grande plante herbacée vivace atteignant les 2 mètres de haut, porte des feuilles finement découpées en lanières et pourvues d’une gaine bien développée. Ses petites fleurs jaune pâle sont disposées en ombelles, elles donneront des fruits secs, des diakènes. La racine blanchâtre est pivotante. Toute la plante dégage une odeur anisée agréable.
Deux variétés sont médicinales, le fenouil amer (var vulgare) et le fenouil doux (var dulce).
La variété horticole (var azoricum) fourni des bulbes volumineux préparés en légumes.
Les graines distillées donnent une huile essentielle à odeur d’anis qui servira de matière première pour des apéritifs comme le pastis, l’anisette ou l’ouzo grec.
Galactogène et emménagogue
Le fenouil est connu depuis l’antiquité, il figure sur les tablettes d’argile mésopotamiennes (3000 ans av J.C.), dans les papyrus de l’Égypte pharaonique et les pharmacopées historiques chinoise et ayurvédique. La médecine grecque considérait les graines comme stomachique, emménagogue et galactogène et les racines comme diurétique.
En médecine arabo-persane, la racine est réputée dilater les obstructions du foie et de la rate et faire couler l’urine. Le fenouil a aussi la réputation de soulager les douleurs dentaires et gingivales. Cazin (XIXe) insiste sur l’effet galactogène et à plus forte dose emménagogue.
Les fruits renferment une huile essentielle riche en anéthol (50-80 %) et heureusement pauvre en estragole (< 5 %) car celui-ci est suspecté d’être cancérogène à forte dose. La racine contient également une huile essentielle, des flavonoïdes (quercétine, kaempférol) et des dérivés coumariniques.
Les extraits de graine ont montré des effets antispasmodiques in vitro sur l’intestin isolé, la trachée et l’utérus, et in vivo chez le chat. Ils augmentent les sécrétions digestives et la motilité de l’estomac chez le lapin.
Les fruits et l’anéthol sont galactogènes, des extraits éthanoliques sont antibactériens, et des extraits méthanoliques sont anti-inflammatoires et antalgiques. Ils exercent une diminution de l’inflammation de l’appareil respiratoire et réduisent les mucosités.
Seuls les extraits hydroalcooliques à 14° sont diurétiques, les extraits aqueux et alcoolique à 90° sont inactifs. Les Grecs ne préparaient-ils pas, il y a 2000 ans, un œnolé de racines c’est-à-dire une macération dans du vin blanc titrée à 14° !
Par distillation des fruits de fenouil amer on obtient une huile essentielle avec de l’anéthole (50 - 80 %), de l’estragole (2 - 4,5 %) et de la fenchone (15 - 30 %). Avec les fruits du fenouil doux, on recueillera une huile essentielle contenant de l’anéthole (80 - 95 %), de l’estragole (0,8 - 6 %) et du fenchone (1 -10 %). Elle est antispasmodique, digestive, antimicrobienne, mucolytique, expectorante, oestrogénique et galactogène. Elle est contre-indiquée dans les cancers hormono-dépendants chez la femme. La vente est réglementée car elle peut entrer dans la fabrication de boissons alcoolisées.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Ed. Ouest France, 380 p. Du bon usage de l’aromathérapie (2019) Fleurentin J., Éd. Ouest France, 206 p. www.ethnopharmacologia.org
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