Les chiffres donnés le 12 juin par GERS Data confirment plusieurs tendances sur les médicaments remboursables, les génériques, les biosimilaires ou encore sur l'automédication. En revanche, aucune amélioration n'est observée sur les ruptures et tensions d'approvisionnement, toujours plus nombreuses.
Sur le remboursable, un fort démarrage a été observé sur les trois premiers mois de l'année avant un ralentissement en avril puis en mai. Selon le délégué général GIE GERS, Patrick Oscar, ce ralentissement est notamment lié à une baisse du nombre de nouveaux produits commercialisés, à une diminution des sorties hospitalières de médicaments ayant un CA significatif ou encore à un nombre de jours ouvrés sur la période inférieur à l'an dernier (un jour de moins en avril, deux jours de moins en mai). Dans le top 10 des produits remboursables en ville ayant connu la plus forte croissance sur la période janvier-mai 2023, on retrouve au sommet de la liste : Eliquis, devant Vyndaqel, Eylea, Kaftrio et Lucentis.
Sur les génériques, une baisse de 1,8 % du taux de pénétration est à noter. Une baisse importante que l'on peut en grande partie attribuer au passage dans le domaine public de deux médicaments à fort volume, en premier lieu l'association sitagliptine-metformine. En revanche, la dynamique depuis le début de l'année est positive pour les biosimilaires. Une tendance qui pourrait être confirmée dans les prochains jours ou semaines si le ministère de la Santé décide d'élargir la liste des molécules substituables par le pharmacien, comme pressenti.
Les chiffres présentés par GERS Data confirment, si besoin en était, que la situation ne s'améliore pas au niveau des tensions et ruptures d'approvisionnement. « Le nombre global de médicaments remboursables en rupture ou en tension ne cesse d'augmenter », confirme Patrick Oscar. Parmi les mesures envisagées par l'exécutif pour apporter des réponses à ce problème, la publication de la liste des spécialités essentielles qui devront faire l'objet de mesures spécifiques, un temps annoncé fin mai, est toujours en suspens. Le président de la République pourrait la dévoiler ce mardi à l'occasion d'une visite en Ardèche, sur le site du laboratoire Aguettant.
Concernant l'impact des baisses de prix bruts, il est estimé par GERS Data à 496 millions d'euros en PFHT (prix fabricant hors taxe) en comptant un prévisionnel de 339 millions d'euros. Cela représenterait donc une économie pour l'assurance-maladie de 509 millions d'euros brut sur l'ensemble de l'année, rien que sur la ville donc. Des chiffres qui ne tiennent pas compte d'éventuelles annonces visant à imposer de nouvelles baisses de prix non prévues à l'heure actuelle. Si de nombreuses spécialités sont touchées par ces baisses de prix bruts, la majorité concerne des produits à moins de 22,90 euros. Néanmoins, les baisses sur les produits dont le prix est supérieur à 22,90 euros ont un impact plus important sur le volume global d'économies pour l'assurance-maladie. Pour rappel, l'objectif de baisses de prix pour 2023 a été fixé à 800 millions d'euros en prix net par la dernière loi de finances de la Sécurité sociale (LFSS). Par ailleurs, une augmentation de 5 % du prix par boîte des médicaments onéreux est observée depuis janvier 2022. La barre des 4 000 euros en moyenne par boîte pour ces spécialités pourrait prochainement être franchie.
Sur le conseil santé, « l'année avait bien commencé sur l'automédication avant une baisse en mars-avril », rappelle David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. La dynamique reste néanmoins positive si l'on tient compte des 5 premiers mois de l'année. Dans le top 5 des promesses en croissance sur l'automédication on retrouve dans l'ordre : les produits contre le mal de gorge, ceux contre le rhume, contre la diarrhée, pour les états grippaux, puis ceux contre les infections ophtalmologiques. À l’inverse, dans le top 5 des contributeurs à la décroissance, toujours dans le champ de l'automédication, figurent en premier lieu les produits contre la douleur et la fièvre, devant ceux pour le tonus et la vitalité, ceux contre la toux sèche, la contraception d'urgence et enfin ceux pour le visage.
Sur les produits conseil santé et nutrition, les spécialités pour le sommeil, pour l'équilibre digestif, contre les douleurs articulaires, la nutrition et ceux contre le mal de gorge représentent les principaux contributeurs de croissance. Au contraire, les répulsifs et produits anti-insectes sont le premier contributeur de décroissance dans cette catégorie, devant les produits pour les jambes lourdes, ceux contre les allergies, contre les piqûres et ceux favorisant la perte de poids.
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