Achats de médicaments aux Pays-Bas : l’autre tourisme belge

Par
Publié le 09/05/2017

Un voyage organisé hors du commun : près de 400 patients belges se sont rendus en groupe dans les pharmacies néerlandaises, samedi, pour protester contre les prix du médicament pratiqués dans leur pays.

Samedi, huit bus venus du Hainaut, du Limbourg et de la région liégeoise, avec 400 patients belges à leur bord, ont passé la frontière néerlandaise. Destination les pharmacies de la province du Zélande et de Maastricht, où les Belges, malades chroniques pour la plupart, ont pu s’approvisionner en médicaments à des prix parfois cinq fois inférieurs au tarif pratiqué en Belgique. « À titre d'exemple, j'ai acheté des boîtes de 100 comprimés d'Oméprazole 40 mg au prix de 9,25 euros alors que cela m'aurait coûté 52 euros en Belgique », explique dans la presse Sophie Merckx, porte-parole du parti du travail de Belgique (PTB) qui avait monté l’opération via son collectif « La médecine pour le peuple ».

Pour illustrer les différences de tarifs entre les deux pays, la presse belge cite le prix de la simvastatine 40 mg qui varie de 20,03 euros en Belgique à 7,74 euros aux Pays-Bas ; ou celui de la fluticasone, trois fois plus élevé en Belgique (15,18 euros). Celui de la tamsulosine 0,4 mg passe carrément de 54,85 euros à 11,87 euros, simplement en franchissant la frontière.

L’objectif de ce « tourisme pharmaceutique » transfrontalier était de dénoncer une nouvelle fois la hausse drastique du prix des médicaments depuis le 1er avril, suite à un arrêté royal pris par Maggie De Block, ministre de la Santé. Cette disposition figure au rang des diverses mesures d’économies décidées par le gouvernement.

Au début de l'année déjà, ce collectif avait protesté contre la mesure en invitant ses adhérents à envoyer une carte de vœux à la ministre. Le PTB et le collectif auquel sont associées onze maisons médicales plaident pour l’introduction du modèle Kiwi, un dispositif reposant sur des appels d’offres pour sélectionner les médicaments les moins chers. Selon le collectif, 480 millions d’économies pourraient être ainsi réalisées.


Source : lequotidiendupharmacien.fr