Après 5 semaines de confinement, qu’en est-il de la consommation de médicaments ? L'enquête menée par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare, constitué par l’ANSM et la CNAM, qui analyse plus de 450 millions de prescriptions, vient faire un nouveau point sur cette question.
Elle permet d’observer que les consommations de traitements chroniques ont repris le chemin de la normale, après une première période où les patients avaient stocké leurs médicaments afin de ne pas risquer d’en manquer (au cours des deux premières semaines du confinement). En revanche, il n’y a pas de reprise des délivrances de vaccins (entre ‑35 et ‑71 % en semaine 16) – entraînant possiblement une prise de retard dans le calendrier vaccinal - mais aussi les produits destinés aux actes diagnostiques médicaux tels que coloscopies (-82 %), scanners (-66 %) et IRM (-67 %). « Les examens non pratiqués, indispensables pour diagnostiquer certains cancers ou maladies graves, pourraient entraîner des retards de prise en charge », avertit l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
On constate également une baisse de la consommation des corticoïdes oraux (jusqu’à -70 %), des AINS (jusqu’à ‑75 %), ces diminutions étant probablement en lien avec la mise en garde concernant l’utilisation des anti-inflammatoires émise par les autorités sanitaires françaises pour un risque potentiel d’aggravation du Covid-19. Ainsi, « la dispensation d’ibuprofène a été quasiment arrêtée à la suite des messages des autorités sanitaires, tandis que la délivrance sur ordonnance de paracétamol a atteint jusqu’à 1 million de patients par jour (pic le 16 mars) », détaille l’ANSM.
Pareillement, l’antibiothérapie systémique est en baisse (jusqu’à -37 % en semaine 16) et de façon particulièrement marquée chez les enfants, ce qui peut s’expliquer par un possible effet de l’arrêt de la circulation de tous les agents infectieux (hors SARS-Cov-2) avec la fermeture des crèches et des établissements scolaires. D’autres baisses ont été notées pour les inhibiteurs de la pompe à proton (jusqu’à ‑23 % en semaine 15), pour la contraception d’urgence et la procréation médicalement assistée.
Enfin, la demande de traitements du Covid-19 s’est rapidement tarie : les achats sur prescription médicale de chloroquine et hydroxychloroquine ont été limités dans le temps (pics respectivement le 27 février et le 8 mars). Quant à l’association hydroxychloroquine et azithromycine, qui n’était qu’exceptionnellement utilisée avant l’épidémie de Covid-19, elle a bondi de 7 000 % en semaine 13 pour atteindre environ 10 000 patients.
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