En France, la consommation d'antibiotiques a baissé de 18 % en 2020 en nombre de prescription par les médecins de ville, selon l'agence Santé publique France. Si cette tendance dure depuis plusieurs années, elle a été fortement accentuée par la crise du Covid-19.
« La baisse de la consommation a été observée dans toutes les classes d’antibiotiques », selon une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de Santé Publique France, qui a colligé les données sur les remboursements effectués par la Sécurité sociale. Une baisse de 17 % de la consommation, exprimée en nombre de doses définies journalières (DDJ), a été observée et une baisse de 18 % en nombre de prescriptions par les médecins libéraux par rapport à ce qui était attendu pour 2020.
C’est dans la classe la plus prescrite, les pénicillines à large spectre (représentant, en 2020, 34,2 % de la consommation totale en DDJ), que cette diminution a été la plus importante. Rappelons que leur consommation avait augmenté continuellement entre 2010 et 2019 (+55,2 %).
Cette tendance à la baisse, qui est présente depuis les années 2010 a été très accentuée par la crise sanitaire. Les gestes barrières et les confinements mis en place ont réduit la propagation d'autres maladies courantes (respiratoires et digestives en particulier), et donc le besoin d’antibiotiques. « Mais les mesures de restriction ont aussi découragé les Français de consulter un médecin », avance Santé publique France.
Néanmoins, le recul de cette consommation est un objectif poursuivi par les autorités sanitaires, en France et dans d'autres pays, afin de freiner l'apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques. Parmi les pays développés, la France est d'ailleurs particulièrement concernée car la consommation d'antibiotiques y reste près d'un tiers supérieure à la moyenne européenne.
Après cette étude, « il restera à établir, au cours des prochaines années, si la pandémie a modifié les comportements et a contribué à renforcer le respect des mesures d’hygiène. Dans ce cas, une moindre utilisation des antibiotiques pourrait être durablement observée », avance ainsi Philippe Cavalié, co-auteur de l’étude.
Aujourd’hui, environ 80 % des antibiotiques sont prescrits en ville (70 % par les généralistes et 10 % par les chirurgiens-dentistes) et 20 % dans les établissements de santé. Un tiers de ces 20 % est prescrit aux patients hospitalisés, et le reste essentiellement lors des consultations, d’un passage aux urgences ou à la sortie d’hospitalisation du patient. Les études suggèrent qu’environ la moitié des prescriptions d’antibiotiques sont inutiles ou inappropriées (c’est-à-dire concernant le choix de l’antibiotique ou la durée de traitement). « Ces données indiquent qu'il subsiste une grande marge de progression, en ville, en EHPAD et dans les établissements de santé, en matière de prescription des antibiotiques », analyse le Pr Céline Pulcini, cheffe de la mission ministérielle « prévention des infections et de l’antibiorésistance ».
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