Longtemps onéreuse et réservée aux hôpitaux et aux CSAPA, la Naloxone peut désormais être achetée sans ordonnance en pharmacie. Si elle est prescrite, elle est remboursable à 70 %. Produite par les laboratoires Éthypharm, son prix d’achat est de 19 euros, pour un prix de vente de 23,16 euros. Le produit n’est toujours pas référencé par les grossistes, mais les pharmaciens peuvent le commander directement auprès du CSP (Centre Spécialités Pharmaceutiques).
Si les consommateurs d’opiacés, ainsi que de produits de substitution comme la méthadone et la buprénorphine, constituent une bonne part du « public cible » de la Naloxone, celle-ci peut aussi, un jour, sauver des patients ayant une consommation « problématique » d’antalgiques à base d’opiacés. « En général, explique Stéphane Robinet, les pharmaciens connaissent ces patients ou leurs proches, et leur proposer de la Naloxone est aussi un moyen d’aborder avec eux la question des overdoses et de leur prévention. Une victime d’overdose étant hors d’état de se soigner elle-même, il faut que ses proches sachent reconnaître l’overdose, et sachent quoi faire dans un tel cas : si la première règle est toujours d’appeler d’abord les secours, faire une injection au patient peut le sauver en attendant leur arrivée. Les kits de Naloxone comportent une seringue avec deux aiguilles et cinq doses à administrer successivement, idéalement après en avoir référé aux secours, car la durée de l’action du produit est très brève. »
Un produit banalisé aux États-Unis
Aux États-Unis, confrontés à une « épidémie » d’overdose aux opiacés sans précédent, tous les services publics, ainsi que de nombreux particuliers, ont de la Naloxone à portée de main, tant la probabilité d’être confronté à une personne en surdose est élevée, y compris dans la rue. Résultat, le produit s’est littéralement banalisé, et évite ainsi bien des drames. Fort heureusement, estime toutefois Stéphane Robinet, une évolution vers des consommations à l’américaine est très improbable en France, car les « verrous » à ces mésusages mis en place par le système de santé, y compris à travers les médecins et les pharmaciens, empêchent et empêcheront de telles dérives. Il n’en reste pas moins que les pharmaciens doivent, selon lui, se préparer à répondre aux risques des opiacés, ce qui renforce aussi l’engagement, la compétence et l’importance de l’officine pour la santé publique.
(1) Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie.
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