Près de la totalité des officines de Casablanca ont fermé leurs portes hier en signe de protestation contre les multiples difficultés que connaît la pharmacie marocaine. Le mouvement pourrait se répandre à travers le pays.
Une cinquantaine de pharmacies, seulement, sur les 1 285 que compte la ville, sont restées ouvertes hier. Les autres titulaires ont choisi de suivre la grève conduite par le syndicat des pharmaciens de la wilaya du Grand Casablanca. D’autres villes pourraient être gagnées par le mouvement, avant une mobilisation générale dont la date n’a pas encore été arrêtée.
Comme annoncé, la profession entend protester contre certaines pratiques et surtout contre l’impunité dont jouissent les contrevenants aux règles de déontologie. En effet, les sanctions prononcées par l’Ordre des pharmaciens ne sont pas appliquées par l’administration. « Ce ne sont qu’une quarantaine de brebis galeuses sur les 12 000 pharmaciens du pays, mais elles contribuent à aggraver la situation déplorable dans laquelle se trouve l’économie de la pharmacie marocaine », décrit un pharmacien.
De fait, les remises illégales sur le médicament, le non-respect des horaires d'ouverture ou encore les ventes de médicaments aux associations dont ces pharmaciens sont coutumiers, aggravent l’état général des officines alors que le revenu des titulaires (700 à 800 euros mensuels en moyenne) ne cesse de chuter, notamment en raison d’une démographie galopante dans la profession.
De plus, bien qu’ils ne perçoivent qu’une marge forfaitaire, les pharmaciens restent imposés sur la totalité du prix du médicament. Aussi l’anarchie qui s’installe chez certains pharmaciens peu scrupuleux n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase, constatent les pharmaciens dont la liste de revendications à l’intention des pouvoirs publics se détaille en 20 points.
Parmi ces doléances, les pharmaciens réclament l’inscription des dispositifs médicaux à la liste des produits strictement réservés à la pharmacie. Jusqu’à présent, ces produits sont en vente libre, le plus souvent commercialisés par des non-pharmaciens.
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