LA VRAIE NOUVEAUTÉ qui ressort de l’enquête Ipsos sur l’homéopathie est la grande sensibilité des Français à l’environnement (62 %) et ses répercussions sur leurs changements de comportements. Ils recherchent des traitements plus naturels (65 %) et rejettent les médicaments chimiques qui polluent la nature (49 %). La santé va au-delà de l’acte thérapeutique, il ne s’agit plus de guérir mais de ne plus tomber malade. Si 53 % des Français disent recourir aux médicaments homéopathiques en 2010, ils recherchent des combinaisons entre quatre ou cinq types d’approches thérapeutiques : allopathie (83 %) ostéopathie (37 %) Fleurs de Bach (9 %), huiles essentielles, acupuncture, phytothérapie… Mais il y a un gros décalage entre leurs connaissances et la pratique. « Je constate de grandes modifications dans ma patientèle, non seulement dans sa répartition avec de nouveaux entrants (hommes, jeunes adultes), mais aussi dans ses demandes, témoigne le Dr Yves Lévèque, médecin homéopathe à Limoges. Chez les personnes âgées, l’homéopathie vient souvent en accompagnement des traitements antidépresseurs ou anxiolytiques. En cancérologie, elle est envisagée comme soin de support des thérapies lourdes (chimiothérapie, radiothérapie). Les demandes concernent beaucoup les allergies, la grossesse, les problèmes digestifs, circulatoires, mais les pathologies ORL, la gynécologie et la dermatologie font aussi une grande place à l’homéopathie. Les pathologies ORL à traiter rapidement et le stress ont favorisé l’émergence d’une nouvelle patientèle, les 18-25 ans. »
Besoin d’information.
L’enquête montre que les patients ont une image précise des médicaments homéopathiques. Ils apprécient majoritairement leur absence d’effets secondaires (84 %), leur absence de pollution de l’environnement (83 %) et leur efficacité prouvée (64 %). Ils les utilisent en traitement préventif (82 %), quand ils n’ont pas le choix (79 %), dans les maladies chroniques (68 %), mais aussi pour prendre moins de médicaments (72 %) et en complément des traitements classiques pour limiter les effets secondaires (65 %). Ils ont globalement une large confiance dans leur efficacité (71 %), mais une majorité (55 %) estime être mal informée sur l’homéopathie. « Leur demande d’informations est très forte et nous en avons pour preuve le nombre élevé et en constante progression des contacts entre particuliers et notre laboratoire », remarque Marc Bouchu, directeur marketing de Boiron. Les sources légitimes d’information sont le médecin généraliste (69 %), le pharmacien (51 %) et internet (40 %), mais c’est vers le pharmacien qu’ils se tournent en premier pour demander un conseil (44 %) avant d’interroger leur médecin habituel (22 %). En effet, le pharmacien occupe un rôle pivot pour faire évoluer l’homéopathie vers une médecine moderne, et il a une place essentielle en termes de confiance et de neutralité pour conseiller et expliquer une prescription. « Si le chronique appartient au médecin, le traitement des pathologies aiguës est plus du ressort du pharmacien, il a les réponses mais cela demande des compétences. Son rôle est également prépondérant dans la prévention », confie l’homéopathe. Boiron a une grande culture pharmaceutique : deux cents pharmaciens travaillent au sein de l’entreprise, cent cinquante commerciaux sont dédiés à l’officine et quatre directions régionales sont au plus près des pharmacies. « Plus de cinq cents pharmaciens auront visité nos sites de production en 2010 et nous pensons que les médicaments homéopathiques et les pharmaciens ont un bel avenir en commun », affirme Marc Bouchu.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %