D’ANNÉE en année, la collecte progresse : 14 730 tonnes de médicaments non utilisés ont été ramassées par Cyclamed via le réseau officinal, en 2 013. Soit 3,2 % de plus qu’en 2012. Mais cela ne suffit plus. En effet, 30 % du gisement des médicaments non utilisés (MNU) échappent encore à la collecte et à la revalorisation. Afin de mieux exploiter ce potentiel, l’association qui regroupe l’ensemble de la profession (officines, répartiteurs et fabricants) s’allie pour la première fois de son histoire à un partenaire extérieur. Elle vient de conclure un partenariat de deux ans avec la première mutuelle santé française, Harmonie Mutuelle. Celle-ci s’engage par une communication accrue et par l’appui de ses relais régionaux à sensibiliser ses quelque 4,5 adhérents à la bonne gestion de leur MNU, ces médicaments qui composent environ 24 % de l’armoire à pharmacie des ménages, soit 358 grammes par foyer !
10 000 logements chauffés par an.
Certes des progrès ont été faits depuis le 5 février 2010, date de l’agrément par les pouvoirs publics de Cyclamed qui affiche désormais une croissance annuelle moyenne de 2 %. Mais le dispositif est loin d’avoir atteint son potentiel maximal. Seulement 77 % des Français* déclarent rapporter leurs médicaments non utilisés à leur pharmacien, pour 96 % dans l’officine où ils les ont achetés. Si ce geste est loin d’être systématique, la profession est mise hors de cause. Car seulement 6 % des patients interrogés affirment avoir essuyé un refus auprès de leur pharmacien. L’engagement d’Harmonie Mutuelle consiste donc à mobiliser ses adhérents pour qu’ils soient plus nombreux à revisiter leur armoire à pharmacie et à augmenter la fréquence (2 fois par an) de ce déstockage. Harmonie Mutuelle inscrit la valorisation des MNU dans le volet « santé environnement » de son diagnostic RSE (Responsabilité sociétale et environnementale), et plus particulièrement au sein de sa certification ISO 26 000. Pour autant, cette démarche environnementale ne consiste pas seulement à éliminer les risques de mélange des molécules dans les sols et la nappe phréatique. La valorisation des MNU permet également au travers de leur incinération, une production énergétique équivalente à la fourniture en électricité et en chauffage de 10 000 logements.
Intensifier l’effort.
La démarche d’Harmonie Mutuelle va plus loin encore, comme le souligne Florence Morgen, directrice de la responsabilité et de l’innovation sociétale d’Harmonie Mutuelle : « Au-delà de l’optimisation de la collecte, notre action vise à limiter le gisement des MNU par une meilleure observance des traitements, le pharmacien constituant un interlocuteur essentiel. » Dans ce domaine, il s’agit aujourd’hui d’intensifier l’effort déjà consenti par la profession et les patients. Car les chiffres font apparaître une nette tendance à l’amélioration.
Depuis 2010, le poids des MNU à domicile a diminué de 25 %. Ils sont d’ailleurs les seuls avec les traitements des pathologies aiguës (5 à 10 jours) à voir leur part se réduire dans l’armoire à pharmacie. Tandis que les traitements des maladies chroniques et l’automédication prennent de plus en plus de place et constituent 18 et 53 % aujourd’hui des médicaments détenus par foyer (contre 16 et 48 % en 2010).
Privilégier la qualité.
L’action conjointe de Cyclamed et d’Harmonie Mutuelle ne se contentera pas d’augmenter les volumes de collecte. Grâce à une meilleure information de ses adhérents, Harmonie Mutuelle souhaite également limiter les « indésirables », ces médicaments rapportés aux pharmaciens qui n’entrent pas dans la classification des MNU : produits vétérinaires, cosmétiques, médicaments à usage professionnel ou hospitalier… Une dérive dont le volume correspond, selon Thierry Moreau Desfarges, président de Cyclamed, à 10 %, voire à 13 % des produits collectés. Des MNU qui n’en sont pas vraiment et qui encombrent l’officine autant que le circuit de valorisation.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %