L’INCIDENCE des méningites à méningocoques est (relativement) très élevée au cours de la première année de vie, encore importante au cours de la deuxième année, avec un second pic chez l’adolescent et l’adulte jeune, et il existe plusieurs sérogroupes de méningocoques invasifs. Or si nous disposons de vaccins conjugués contre le sérogroupe C, qui représente environ 30 % des cas en France, ainsi que contre les sérogroupes Y, W 135 et A (qui concernent essentiellement les pays étrangers), ce n’est pas encore le cas pour le sérogroupe B, à l’origine d’environ deux tiers des cas d’infections invasives dans notre pays.
Les recherches se sont d’abord orientées vers des vaccins protéiques « sur mesure » (dit OMV pour Outer Membrane Vesicle) constitués de vésicules extraites par détersion d’une suspension bactérienne. L’expression « sur mesure » faisant référence au fait que l’objectif de ces vaccins est de protéger uniquement contre une souche particulière. De fait, ils n’ont été utilisés que dans des pays dans lesquels une seule souche hyperendémique sévissait, comme à Cuba, en Nouvelle-Zélande et en Norvège. Plus récemment, les chercheurs se sont tournés vers la mise au point de vaccins à vocation universelle, en identifiant des protéines bactériennes ayant un potentiel de couverture plus large et en mettant notamment à contribution des technologies de « vaccinologie inverse », balayant ainsi l’ensemble du génome de la bactérie.
Le vaccin actuellement le plus avancé est le vaccin Bexsero (Novartis). En cours d’évaluation au niveau européen, il comporte cinq protéines recombinantes. Les études de phase III ont démontré l’immunogénicité de ce vaccin selon un schéma comportant trois doses de primovaccination à 2, 4 et 6 mois, puis un rappel à 12 mois chez les nourrissons ; avec aussi un schéma à trois doses chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Cela avec une tolérance estimée satisfaisante. Un second candidat vaccin, développé par Pfizer, est actuellement en fin de phase II. Celui-ci ne comporte que deux protéines.
Vers le premier vaccin nasal contre la grippe.
La grippe est très fréquente chez l’enfant (les 1 – 14 ans représentent chaque année environ la moitié des cas de grippe, alors qu’ils ne constituent que 17 % de la population), et souvent associée à des complications (les moins de 1 an, qui représentent 1 % de la population concentrent 4 % des cas graves et 3 % des décès). Malheureusement, le vaccin grippal saisonnier (trivalent, inactivé et non adjuvé) est beaucoup moins efficace avant l’âge de 2 ans. Dans ce contexte, il est intéressant de remarquer qu’un vaccin vivant atténué trivalent (Fluenz), utilisé depuis plusieurs années aux États-Unis, a obtenu une AMM européenne l’année dernière. Les souches vaccinales qui le composent sont adaptées au froid et sont thermosensibles, ce qui autorise une multiplication locale du virus vaccinal aux températures basses régnant au niveau des fosses nasales, mais qui empêche toute réplication au sein de l’arbre respiratoire inférieur, mettant ainsi à l’abri de complications. Sa composition sera adaptée chaque année, comme pour le vaccin classique à base de virus tués. Les résultats des essais cliniques ont conduit à en réserver l’emploi à l’enfant entre 2 et 18 ans (efficacité supérieure au vaccin inactivé), l’absence d’indication en dessous de 2 ans s’expliquant par la réactogénicité de ce vaccin à cet âge, qui se traduit par une augmentation du taux d’épisodes de sibilance (équivalent de bronchiolite ou de crise d’asthme). Le second seuil de 18 ans trouve son origine dans la non-démonstration d’une efficacité jugée suffisante chez l’adulte.
D’autre part, Fluad, vaccin saisonnier trivalent injectable inactivé et adjuvé (par le MF59 C.1 ou squalène, incorporé au vaccin antigrippal pandémique Pandemrix), indiqué jusqu’à maintenant chez les plus de 65 ans, fait actuellement l’objet d’un plan d’investigation pédiatrique européen. Les essais menés en Finlande chez des nourrissons et les enfants de 6 à 36 mois (deux doses à quatre semaines d’intervalle) ont montré une immunogénicité nettement supérieure à celle du vaccin comparateur non adjuvé. Néanmoins, il est encore trop tôt pour savoir si ce vaccin bénéficiera finalement d’une extension d’indication chez le nourrisson et l’enfant.
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