De nouvelles baisses de prix des médicaments génériques doivent être officialisées cette semaine par le Comité économique des produits de santé (CEPS). Une énième mesure d'économie prise en dépit de l'avis des syndicats, du LEEM et du GEMME, qui ont tenté d'alerter, en vain, sur les conséquences de cette décision.
Le 12 mai, le GEMME (organisation qui regroupe 23 entreprises du médicament et œuvre pour faire reconnaître la qualité et la sécurité des médicaments génériques et biosimilaires) a décidé de boycotter la réunion du comité de suivi des génériques, organisée par le CEPS. Un geste fort qui traduit l'exaspération des industriels du médicament contre la nouvelle baisse de prix des génériques qui s'appliquera dans les prochains jours. « Cette décision (le boycott) a fini par s’imposer car la situation actuelle est telle que les membres du GEMME et leurs façonniers ne peuvent plus faire face à de nouvelles baisses de prix » a déclaré Stéphane Joly, président du GEMME.
Dans un communiqué, l'organisation a tenu à rappeler que les industriels du générique avaient déjà enregistré des baisses de prix représentant près de 80 millions d'euros en 2022. À cela s'ajoute la hausse des coûts des matières premières (principes actifs, intermédiaire chimique, packaging, …) et de l’énergie, le spectre d'une clause de sauvegarde record et les tensions internationales en cours qui « laissent présager une accélération ainsi qu'une installation durable de l'environnement inflationniste actuel ». Confrontés à ce cocktail de difficultés, « les industriels des médicaments matures peinent à assurer la pérennité de leurs engagements en matière de souveraineté sanitaire », alerte le GEMME. « Alors que le prix moyen d’une boîte de médicaments générique est de 3,94 euros (pour en moyenne 30 comprimés), absorber ces hausses devient une véritable gageure », s’alarme Stéphane Joly.
Le GEMME n'est pas le seul à avoir tenté d'alerter les pouvoirs publics sur l'impact que pourraient avoir ces nouvelles baisses de prix qui se situeront en dessous du seuil de substitution. Présents lors de la réunion du 12 mai, Philippe Besset, mais aussi le LEEM, ont fortement interpellé le CEPS sur ce sujet. « J'ai dit au président du CEPS qu'il était impossible de continuer la fixation des prix et les méthodes de régulation de l'ONDAM en période d'inflation, indique le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Tout augmente, notamment les matières premières et nos salariés ont également besoin de revalorisations… On ne peut pas supporter de baisses de prix ».
Si le CEPS a, semble-t-il, entendu ces arguments, il a toutefois rappelé à Philippe Besset qu'il n'était pas en capacité de modifier les règles en vigueur, pouvoir qui appartient au gouvernement. Les règles restant inchangées, « il y aura donc encore des baisses des prix qui vont impacter les officines. Nous connaîtrons les décisions du CEPS cette semaine », précise Philippe Besset.
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