PLUS DE VIGNETTE, cela signifie aussi plus de prix visible sur les boîtes. Alors que va-t-il se passer en cas de changement de tarif ? En cas de hausse, le nouveau prix sera applicable immédiatement, dès sa publication au « Journal officiel » (« Jo »). En cas de baisse, un délai de 50 jours est prévu entre le changement du prix d’achat au laboratoire et l’application de ce nouveau prix à l’officine, 20 jours pour les grossistes et 30 jours supplémentaires pour les pharmaciens.
Ce nouveau mécanisme s’apparente à une « compensation financière et non plus à un délai d’écoulement de stock », estime Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Prenons l’exemple d’un médicament dont le prix industriel (PFHT) est abaissé de 10 à 8 euros. À partir de la date d’effet de cette décision, le grossiste l’achètera à 8 euros (PFHT), mais il pourra continuer de le vendre au pharmacien à l’ancien prix majoré de sa marge (MG) pendant 20 jours, soit à 10,67 euros (voir l’illustration ci-contre). « Auparavant, un grossiste ne pouvait vendre à 10,67 euros que les produits qu’il avait achetés à 10 euros », précise Philippe Besset. Le délai de 20 jours écoulé, il devra céder le produit sur la base du nouveau PFHT, soit 8,53 euros et ce, quel que soit le prix auquel il l’a acheté. Il sera donc cette fois susceptible de vendre un médicament à perte. Les mêmes modalités de calcul de prix s’appliquent aux officinaux qui vont, eux, disposer de 50 jours pour facturer à l’ancien prix, sans tenir compte du prix d’achat.
Le principe semble séduisant, mais « il manque une quinzaine de jours, en particulier pour les pharmaciens qui avaient choisi de ne pas faire de gestion de stock à flux tendu afin de ne pas faire revenir leurs patients », indique Philippe Besset. « Les pharmaciens seront incités à moins stocker afin de ne pas perdre de marge, s’inquiète également l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Les achats en direct seront également réduits et du coup, les conditions commerciales accordées aux pharmaciens seront moins avantageuses. Cela entraînera non seulement une dévalorisation des stocks, mais aussi un risque accru de ruptures d’approvisionnement et donc un problème de santé publique. »
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