LE GROUPEMENT Giropharm vient de créer Giroprevent (groupe d’investigations pour des recommandations d’observance et de prévention) pour mener des études observationnelles sur les médicaments en vie réelle. « Le prix du médicament est de plus en plus déterminé par son efficacité dans la vie réelle, c’est déjà ce qui se passe dans d’autres pays d’Europe et aux États-Unis. Car les résultats peuvent être différents entre les essais cliniques et l’utilisation en vie réelle. Pour cela, les autorités demandent la fourniture d’études en vie réelle », explique Stéphanie Corre-Le Bail, à la tête de la nouvelle Direction santé qualité formation de Giropharm.
Le groupement recrute donc parmi ses adhérents des pharmaciens investigateurs, chargés de mener des enquêtes auprès de leurs patients. La première étude a débuté en mars dernier et une cinquantaine de pharmaciens Giropharm font partie des 160 enquêteurs. Dans ce cadre, Giropharm a noué un partenariat avec la société Observia, qui développe deux activités : des recherches et études sur l’observance et une aide à l’accompagnement par le développement d’outils de santé. « Les études observationnelles nous ont portés vers le pharmacien parce qu’il a le meilleur maillage territorial et son rôle sur l’observance est celui qui a le plus d’impact », souligne Geoffroy Vergez, directeur général d’Observia. Cela demande évidemment de former les pharmaciens investigateurs à cette mission nouvelle qui exige un investissement important. En contrepartie, les pharmaciens participant sont rémunérés par le promoteur de l’étude. Une rémunération qui peut être de deux à sept fois supérieure à ce qui est proposé actuellement pour les entretiens pharmaceutiques.
Merci Docteur !
« C’est un travail exigeant, sur plusieurs mois, avec un suivi patients sur la durée de la collecte des données et des entretiens relativement longs. Quand nous présentons Giroprevent à nos pharmaciens, ils réalisent que c’est un lourd investissement et une activité à laquelle ils ne sont pas accoutumés, ajoute Stéphanie Corre-Le Bail. Selon le type d’études auxquelles Observia nous demande de participer, nous ciblons les profils qui peuvent correspondre. Jusque-là, nous avons fait appel uniquement à nos pharmaciens certifiés, qui sont déjà 280 sur 550 officines adhérentes. » La première étude pose la question de savoir si le pharmacien qui mène un entretien avec un patient diabétique améliore son observance. La collecte de données est encore en cours, elle va durer six mois (trois entretiens par patient recruté) et les résultats de l’étude ne sont pas prévus avant fin 2015.
« Giroprevent est une démarche pionnière qui va participer à asseoir la nouvelle relation du pharmacien avec son patient, il est dans une posture éducative avec l’entretien motivationnel. Quant à la rémunération, elle sera d’autant plus importante que le protocole à suivre est compliqué », indique Jean-Christophe Lauzeral, directeur opérationnel de Giropharm. Une démarche qui entre parfaitement dans « l’interprofessionnalité et n’a aucunement pour objectif de marcher sur les plates-bandes d’autres professionnels de santé », précise-t-il. Les officinaux investis dans la première étude d’Observia se montrent particulièrement satisfaits, ils avouent leur surprise de voir à quel point les patients peuvent se livrer facilement et apprécient quand, à la fin de l’entretien, le patient s’en va en leur disant « Merci Docteur ! ».
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