LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Les pharmaciens s’automédiquent beaucoup et consultent peu leur médecin lorsqu’ils en ont un. Cela se ressent-il sur leur consommation en soins de santé ?
STÉPHANE DESSIRIER.- Comme les autres professionnels de santé, les pharmaciens sont beaucoup plus économes en termes de consommation de soins et cela pour beaucoup de raisons. Ils sont capables de faire un autodiagnostic, ils s’automédiquent, ils ne payent pas forcément leurs consultations ou leurs médicaments, ils sont particulièrement bien informés sur les dangers de la surconsommation de médicaments, etc. Les professions médicales ont une consommation de soins de 15 à 20 % moins élevée que les professions non médicales.
Face à ce constat, est-ce courant pour un professionnel de santé de ne pas avoir de complémentaire santé ?
Auparavant, beaucoup s’en passaient parce qu’ils jugeaient l’assurance complémentaire comme superflue. Mais c’est de moins en moins le cas, parce que les comportements changent. Souvent les médecins ne faisaient pas payer la consultation à un professionnel de santé, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui ou alors de façon moins courante. De même, les avantages offerts par les délégués médicaux ou pharmaceutiques des laboratoires ont disparu, le contexte n’est plus le même. Par ailleurs, s’ils se passent de complémentaire lorsqu’ils sont célibataires, la donne change lorsque les professionnels de santé ont des enfants. Enfin, les deux postes les moins bien remboursés par le régime général, à savoir l’optique et le dentaire, suivent une progression à deux chiffres tous les ans depuis sept ou huit ans. Il devient nécessaire d’avoir une complémentaire santé. Ce n’est pas un hasard si la MACSF développe son portefeuille de 10 % par an. Nos bénéficiaires sont exclusivement des professionnels de santé et le nombre de nos sociétaires a doublé en quatre ans.
La consommation en soins de santé est plus faible chez les pharmaciens que dans les professions non médicales, mais qu’en est-il des congés maladie ?
Leur comportement est identique à celui du médecin ou du kinésithérapeute, les pharmaciens ne se distinguent pas des autres professions libérales. On note beaucoup moins d’arrêt de travail que dans la population salariée car ils sont pénalisés s’ils ne viennent pas travailler.
**Mutuelle d’assurance du corps de santé français : il s’agit du 1e assureur français des professions de santé avec 650 000 sociétaires.
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