Dans un communiqué transmis ce matin, l'association des laboratoires de génériques, le GEMME, se félicite de la 3e décision de l'Autorité de la concurrence sanctionnant « les agissements qui entravent l'arrivée des médicaments génériques et ralentissent leur développement ».
Bien que tardive, la sanction prononcée hier par l'Autorité de la concurrence à l'encontre de Janssen-Cilag et de sa maison mère, l'Américain Johnson & Johnson, est « un signal fort » pour que cessent les pratiques d'entrave aux génériques menées par les laboratoires princeps. Aux yeux du GEMME, les comportements sanctionnés - à hauteur de 25 millions d'euros - ont non seulement « retardé de plusieurs mois l'arrivée de génériques » du Durogesic (fentanyl) sur le marché, mais aussi « jeté le discrédit sur ces médicaments au détriment des économies collectives ». L'association rappelle que « la confiance se gagne difficilement, alors que la défiance peut être instantanée et durable », c'est pourquoi elle insiste sur l'importance de « condamner sévèrement » toutes les campagnes de dénigrement car elles sont « dévastatrices auprès des professionnels de santé mais plus largement auprès de l'ensemble des patients ».
Janssen-Cilag a été condamné pour deux pratiques anticoncurrentielles concernant le Durogesic : pour être intervenu de manière répétée et juridiquement non fondée auprès de l'Agence du médicament afin de la convaincre de refuser l'octroi du statut de générique aux spécialités concurrentes du Durogesic, statut pourtant octroyé par l'Europe en octobre 2007 ; et pour avoir mené une vaste campagne de dénigrement auprès des médecins et des pharmaciens en mettant en cause l'efficacité et la sécurité des génériques du Durogesic. Ce sont ainsi 12 800 officines qui ont été personnellement visées par le biais d'entretiens « confraternels » et de nombreux appels téléphoniques où on leur recommandait de ne pas substituer au risque d'engager leur responsabilité. L'Autorité de la concurrence a déjà sanctionné, pour des motifs similaires, deux autres laboratoires en 2013 : Sanofi (Plavix - lire notre article « abonné ») et Schering-Plough (Subutex).
Le GEMME rappelle l'urgence de faciliter l'arrivée de nouvelles classes génériques « avec des procédures d'autorisation et d'évaluation simplifiées pour répondre à des besoins non satisfaits » et globalement de prendre toutes mesures contribuant au développement du recours aux génériques.
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