Un rapport rendu public ce jour par l'Académie nationale de médecine dresse le portrait de la perception du risque médicamenteux par le public. Globalement positive, cette perception est toutefois quelque peu abîmée chez une minorité de Français qui usent et abusent de la caisse de résonance des réseaux sociaux.
« Des enquêtes d'opinion montrent régulièrement que, dans leur grande majorité, les Français ont une perception positive de l'efficacité et de la sécurité d'emploi des médicaments, y compris des vaccins », rappelle en guise d'introduction l'Académie nationale de médecine dans le rapport qu'elle rend aujourd'hui public. Et de souligner que la défiance ou l'hostilité à l'égard des médicaments ne sont le fait que d'une petite minorité de la population, mais « active et bruyante sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias et surévaluée par les médias et les pouvoirs publics ».
À cet égard, estime l'Académie, la crise du Covid a confirmé combien la perception du risque médicamenteux par le public est instable et parfois peu rationnelle. Mais aussi que les déterminants de cette perception sont nombreux et complexes, parmi lesquels le rôle de caisse de résonance des peurs du public joué par les médias. « On peut y voir en filigrane la tendance générale de notre société qui est d'accorder la primauté au risque, au détriment du bénéfice, dans l'appréciation d'une innovation technologique. L'arbre du risque cache souvent la forêt de l'efficacité », résume le rapport.
Listant les facteurs externes de distorsion de la perception du risque, les académiciens évoquent tour à tour le préjugé naturaliste (la « nature » plus sûre que la chimie), le relativisme culturel ou la confusion entre « savoir » et « percevoir ». Sans compter que l'extension planétaire des réseaux sociaux permet de répandre dans l'instantanéité de fausses informations plus virales et mieux mémorisées que les vraies, entravant la communication fondée sur les données de la science.
En conclusion, les rapporteurs estiment que s'il convient de favoriser la juste perception du risque médicamenteux en rappelant à la fois les bénéfices, les risques liés à l'action, mais aussi ceux liés à l'inaction, il faut également tenir compte de l'évolutivité des connaissances et clarifier les messages institutionnels en les rendant les plus factuels possibles. Pour l'Académie, une formation à l'esprit critique et une acquisition des bases de la culture du risque médicamenteux devraient être instaurées dès le collège. Elle estime en outre que le public est en droit d'attendre des médias une information de qualité, prudente, contrôlée et indépendante des rumeurs.
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