LE LIBRE ACCÈS vient de fêter ses quatre ans. Le 1er juillet 2008, Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, donnait le coup d’envoi de cette mesure qui, à l’époque, suscitait encore la réserve chez bon nombre de titulaires. Beaucoup craignaient en effet que l’autorisation de placer certains médicaments devant le comptoir ouvre la voie à la vente de spécialités dans les grandes surfaces. Quatre ans plus tard, et malgré de multiples tentatives de déstabilisation, le monopole de vente de médicaments en officine est toujours la règle. Pendant ce temps, le libre accès s’est installé progressivement dans les pharmacies. Aujourd’hui, 71 % d’entre elles disposent ainsi d’un espace dédié, selon l’enquête libre accès 2012** réalisée par l’AFIPA et l’UPMC. Et le jeu peut en valoir la chandelle puisque, sur ce marché, leur chiffre d’affaires est en moyenne supérieur de 5 % à celui des officines n’ayant pas aménagé ce type d’espace.
Une pratique en évolution.
Du côté des consommateurs, la vente de spécialités devant le comptoir semble également être entrée dans les mœurs. Désormais, 65 % des Français utilisent au moins deux fois dans l’année le libre accès, contre 55 % en 2011 et seulement 31 % en 2010. Parallèlement, la proportion de ceux n’y ayant jamais recours est passée de 59 % en 2010 à 23 % en 2012. « Il y a une vraie évolution dans l’utilisation du libre accès », notent ainsi les auteurs de l’étude. Et pour les personnes interrogées, les médicaments devant le comptoir représentent de plus en plus un moyen de mieux choisir ses médicaments et de profiter de prix bas.
Le nombre d’adeptes devrait d’ailleurs encore progresser, car 27 % des Français envisagent de procéder à ce type d’achat dans les prochains mois et 22 % le feront certainement, indique également l’enquête de l’AFIPA et de l’UPMC. À l’inverse, 18 % affirment qu’ils n’achèteront pas de médicaments placés devant le comptoir. La raison ? « De même que les années précédentes, ceux qui n’envisagent pas ou plus d’utiliser le libre accès sont freinés par le risque de consommation inadaptée ou risquée », répondent les auteurs.
Un rôle renforcé.
Si libre accès semble désormais un réflexe, les consommateurs déplorent pourtant que l’information sur ces médicaments laisse encore un peu à désirer. Même s’ils se considèrent de mieux en mieux informés sur les spécialités, les prix et les objectifs du libre accès. Bon point pour la profession, ils estiment que le plus à même de leur apporter ces informations reste le pharmacien (40 %), devant le médecin (36 %) et les magazines spécialisés (10 %). Plus largement, le rôle de l’officinal se trouve renforcé par le libre accès : 48 % le jugent aussi important qu’avant et 23 % encore plus important (contre 29 % moins important qu’auparavant).
**Étude réalisée à partir de 462 questionnaires par des élèves du Master marketing de la santé de l’Université Pierre et Marie Curie, de Paris.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %