ALORS QUE la prescription de génériques en Alsace était nettement inférieure à la moyenne nationale jusqu’en octobre 2007, avec un taux de 70 %, leur part a bondi après cette date pour atteindre 84,7 %, grâce notamment à l’introduction du principe « génériques contre tiers payant » au niveau régional. Aujourd’hui, en revanche, et comme dans le reste de la France depuis 2008, le taux de génériques baisse régulièrement, et se situe maintenant sous la moyenne française. Pour sensibiliser à nouveau les prescripteurs et le public, les caisses alsaciennes ont organisé une conférence de presse régionale, et plusieurs pharmaciens participaient à cette rencontre. Ils ont rappelé, notamment, la qualité et la sûreté des génériques, au-delà de leur intérêt économique.
Limiter le NS.
Les caisses alsaciennes visent un taux de génériques de 85 % d’ici à la fin de l’année, ce qui permettait d’économiser, au niveau régional, 25 millions d’euros par an, contre 17 millions actuellement. Au-delà du rappel du principe « génériques contre tiers payant », elles entendent limiter l’habitude des médecins de prescrire en « NS », en leur rappelant clairement la réglementation officielle : seule la mention manuscrite « non substituable » en face de chaque ligne de médicament concerné, peut permettre cette opération sans suppression du tiers payant. Il est vrai que les médecins alsaciens sont, après leurs confrères de Basse Normandie et de Languedoc Roussillon, ceux qui ont le plus souvent recours au « NS », avec un taux de 6 %, contre moins de 2 % en Bretagne ou en Pays-de-Loire.
Toutefois, rappelle à ce sujet le représentant du syndicat des pharmaciens du Bas-Rhin, Alain Boetsch, « il sera très difficile de faire comprendre aux patients les conséquences du non-respect des règles de rédaction du NS : si les médecins ne sont pas eux-mêmes bien sensibilisés, la mesure passera très mal ». Il n’en relève pas moins que l’on trouve parfois, dans la région, des taux de NS qui montent à 22 %, ce qui est à ses yeux « difficilement justifiable ». Par ailleurs, les pharmaciens soulignent qu’il faudra que les patients intègrent l’idée que ces nouvelles mesures concernent la totalité des prescriptions et des patients, même les ALD et les 100 %.
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