DANS LE CADRE du cinquantenaire de la Pharmacopée, la DEQM lance une série de débats et de rencontres à travers l’Europe pour mieux se faire connaître. Même si les politiques économiques ne font pas partie de ses compétences, ses experts, plus libres dans leurs propos que les fonctionnaires européens, ne se privent pas d’observer les développements dans les pays membres, à l’image de la querelle très française sur la moindre efficacité, réelle ou supposée, des génériques par rapport aux princeps. « Je suis vraiment surpris parce je viens du pays d’Europe où les génériques sont les plus utilisés, et représentent plus de 60 % de tous les médicaments disponibles, explique ainsi Michal Gryz, directeur de l’inspection du médicament de Pologne. Chez nous, il a fallu tout reconstruire après la guerre, et comme nous étions coupés des approvisionnements occidentaux par le rideau de fer, nous avons copié nous-mêmes tous les médicaments dont nous avions besoin. » Une situation que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs autres anciens pays de l’Est, où la part des génériques représente aujourd’hui encore plus de 50 % du marché… « alors que les spécialités occidentales sont arrivées après 1989 ». Pour tous ces pharmaciens, mais aussi pour l’Allemagne ou l’Italie qui utilisent plus de deux fois plus de génériques que nous, le débat français est « difficile à comprendre », voire même… stupéfiant, comme l’affirme le Luxembourgeois Jean-Louis Robert.
Cécile Delval, directrice de l’évaluation à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), rappelle qu’il n’y a « aucune différence dans les notifications d’effets indésirables entre les princeps et les génériques ». La France, admet-elle, a cru régler tous les problèmes de ressenti en créant le répertoire, et a sans doute eu le tort de trop communiquer sur l’aspect financier, « ce qui a fini par faire croire aux gens que le générique était un produit au rabais ». Des écueils qu’ont su éviter d’autres pays confrontés aux mêmes impératifs, mais qui rappellent aussi, selon les experts européens, que si le médicament est un produit scientifique, il possède aussi une dimension affective et subjective parfois difficile à prendre en compte…
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