TOUT le monde en convient, le médicament générique est un enjeu essentiel de maîtrise des dépenses et de préservation de notre système de santé. À la Caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) de Haute-Garonne, on se veut aussi clair que ferme sur le sujet : « Prouvées par les autorités scientifiques, la sécurité et l’efficacité des médicaments génériques sont identiques à celles des médicaments de marque. Aujourd’hui, les médicaments génériques doivent devenir une habitude pour les patients, les médecins et les pharmaciens. En pratique tous doivent coordonner leurs efforts pour débuter le traitement en générique et le maintenir lors des renouvellements. » Dans le même esprit, la convention nationale des pharmaciens prévoit, par ailleurs, le maintien d’un même générique dans les traitements chroniques, notamment pour les patients âgés.
Comment faire admettre aux patients qu’il est possible de bien se soigner tout en évitant de creuser le trou déjà abyssal de la Sécurité sociale ? Ce principe citoyen a un nom : le médicament générique, rappelle en substance la CPAM de Haute-Garonne. Et de souligner la pertinence de l’argument économique : « Le calcul est simple, en France, en 2013, le choix du générique a représenté une économie de 1,6 milliard d’euros contre 1 milliard d’euros en 2010, selon les chiffres du ministère de la Santé. Ce qui n’est pas rien. Dans un contexte, on le sait, très difficile. Mais la caisse primaire d’assurance-maladie de la Haute-Garonne veut faire mieux. D’autant que notre département est un peu à la traîne. »
Une marge de progression existe.
La CPAM de Haute-Garonne se veut plus précise : « Dans notre région, le taux de délivrance des génériques a progressé de 11 points entre juillet 2012 et décembre 2013, mais il est actuellement en stagnation. » Une stagnation d’autant plus préoccupante pour la caisse locale que certains départements, comparables en nombre d’habitants à la Haute-Garonne, affichent des taux largement supérieurs. « À titre d’exemple, explique la CPAM, en Loire-Atlantique, le taux de substitution a atteint 87,9 % en décembre 2013 contre 80 % en Haute-Garonne, pour une moyenne nationale de 82 %. Une marge de progression existe. » Pour sensibiliser les professionnels de santé comme les malades, une campagne est lancée avec des arguments incitatifs sonnants et trébuchants.
La CPAM de la Haute-Garonne de poursuivre : « Le dispositif tiers payant contre générique permet à chacun de réaliser des économies. Le principe a fait ses preuves : si l’assuré choisit le générique, il ne règle pas le médicament à son pharmacien. Inversement, les frais sont avancés par les assurés en cas de refus du générique. » Le renforcement de ce dispositif, depuis 2012 en Haute-Garonne, a semble-t-il donné des résultats probants. Mais il n’y a pas d’explications particulières à la stagnation constatée aujourd’hui. « La dispensation de médicaments génériques doit être la règle, la dispensation de médicaments de marque doit rester exceptionnelle, observe le CPAM. En pratique les médecins sont incités à prescrire en dénomination commune (DC) afin de faciliter la délivrance du médicament générique par le pharmacien. » Reste que, dans certains cas, le générique peut ne pas être adapté, d’où la possibilité offerte aux médecins de porte la mention « non substituable » sur la prescription. « Mais cette procédure doit rester exceptionnelle », insiste pour conclure la CPAM.
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