La consommation de somnifères et de tranquillisants a augmenté en France à la fin du confinement et juste après sa levée, ce qui est vraisemblablement lié à l'anxiété provoquée par l'épidémie de Covid-19, selon une étude publiée vendredi.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’assurance-maladie ont publié le 3e volet des résultats de l’étude Epi-phare sur l’évolution des médicaments remboursés durant les 8 semaines de confinement et la première semaine post-confinement (ce qui représente 725 millions d'ordonnances). D'après cette étude, certaines classes thérapeutiques ont vu leur utilisation augmenter en fin de confinement et lors de la première semaine de post-confinement, en particulier les hypnotiques (somnifères), qui affichent une hausse de consommation de 6,9 % la première semaine post-confinement (par rapport au niveau attendu, estimé sur la base de la même période en 2018 et 2019). Cette hausse se montait à 8 %, 8 % et 5 % pendant les trois dernières semaines du confinement. Même constat, mais à un degré moindre, pour les anxiolytiques (tranquillisants), avec une progression de 1,2 % juste après le confinement. « Comme plusieurs enquêtes le soulignent, le confinement et ses conséquences sociales, professionnelles et économiques ont pu engendrer des troubles du sommeil et de l’anxiété », pointent les auteurs du rapport. En revanche, cette hausse juste après le confinement n'a pas concerné les antidépresseurs.
Autre enseignement de ce rapport, la forte baisse du démarrage de traitements pour de nouveaux patients dans plusieurs maladies (39 % pour les antihypertenseurs, 48,5 % pour les antidiabétiques et 49 % pour les statines). « Ces baisses correspondaient à plus de 100 000 patients hypertendus, 37 500 diabétiques et 70 000 personnes relevant d'un traitement par statines », selon le rapport. « Ces observations corroborent le déficit de diagnostics d'infarctus et d'AVC durant le confinement, mais aussi la très forte diminution de l'activité de médecine générale hors Covid-19, et ce malgré le développement des téléconsultations », soulignent les auteurs.
Enfin, l’étude met en exergue la « très forte diminution de la délivrance de produits nécessitant une administration par un professionnel de santé », qui avait déjà été relevée dans le précédent volet du rapport, le 4 mai.
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