LE PROJET de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 a été définitivement adopté par les députés. Le texte voté en première lecture par l’Assemblée nationale a été un peu chamboulé par les sénateurs. Mais au final, c’est la version initiale, à quelque chose près, qui a été entérinée (« le Quotidien » du 10 novembre). Ce budget vise à réaliser près de 3,2 milliards d’euros sur la branche maladie, principalement grâce aux médicaments. Le PLFSS 2015 prévoit en effet plus d’un milliard d’euros de baisses de prix sur les spécialités pharmaceutiques. Traduction pour le réseau : cela va « amputer de 300 millions d’euros la marge officinale », évalue Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Il dénonce un PLFSS « meurtrier pour l’économie de la pharmacie » et réclame, avant même sa mise en place le 1er janvier prochain, « une compensation en honoraire conventionnel ». Autrement dit, « il peut s’agir soit d’une augmentation des forfaits existants, soit de la création de forfaits nouveaux, à l’ordonnance par exemple », explique-t-il (voir également notre édition du 8 décembre). De son côté, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qualifie les diminutions de tarifs prévues sur le médicament « d’assassines ». Pour lui, c’est clair, « cela devient ingérable », et la nouvelle rémunération ne permettra pas d’absorber les baisses de prix envisagées. Lui aussi veut renégocier, mais « de véritables honoraires à l’ordonnance déconnectés des prix et des volumes, dans le cadre d’un plan pluriannuel avec l’État ».
L’atout générique.
Au-delà des baisses de prix, le PLFSS 2015 mise également sur un nouvel essor des génériques. Avec cet objectif, les parlementaires se sont donc prononcés en faveur de dispositions permettant d’élargir le répertoire aux médicaments dont la substance active est d’origine végétale ou minérale, ainsi qu’aux traitements administrés par voie inhalée à l’aide d’un dispositif, dans certaines conditions. Ce qui soulève les réserves de quelques spécialistes (voir ci-dessus). Plus largement, le gouvernement souhaite engager un plan en faveur du développement des génériques qui devrait augmenter les volumes dispensés de ces spécialités. L’obligation faite aux médecins de prescrire en dénomination commune internationale (DCI) à partir du 1er janvier prochain, pourrait également donner un coup de fouet au marché. Mais ce plan sera-t-il suffisant pour atténuer l’effet des baisses de prix prévues sur l’économie des officines ? Rien n’est moins sûr et l’année 2015 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour la pharmacie.
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