Dans le contexte d'épidémie du COVID-19 et de la ruée sur les boîtes de paracétamol, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) limite la délivrance de cette spécialité.
Deux phénomènes poussent actuellement les Français à stocker des boîtes de paracétamol. D'abord la crainte d'une pénurie - finalement injustifiée selon les industriels - sachant que la matière première est produite à 60 % en Chine, où les usines sont à l'arrêt ou tournent au ralenti. Ensuite le rappel du ministre de la Santé samedi matin de ne surtout pas utiliser d'anti-inflammatoires comme l'ibuprofène ou la cortisone en cas de symptômes du coronavirus (ou de toute autre infection) et de privilégier le paracétamol.
Face à ces comportements inadaptés, afin de favoriser le bon usage du médicament et de garantir sa disponibilité, l'ANSM met en place différentes mesures. À partir de demain, mercredi 18 mars, les pharmaciens pourront délivrer sans ordonnance une seule boîte de paracétamol (500 mg ou 1 g) par patient ne présentant aucun symptôme, et deux boîtes en cas de symptômes (douleurs et/ou fièvre). Les officinaux doivent continuer à honorer les ordonnances de paracétamol et respecter la quantité prescrite par le médecin. Ils sont également appelés à inscrire « toute dispensation dans le dossier pharmaceutique du patient, qu'il s'agisse de délivrance avec ou sans ordonnance ». En outre, l'ANSM annonce que la vente sur internet de tous les médicaments contenant du paracétamol, de l'ibuprofène ou de l'aspirine est suspendue.
Elle appelle plus généralement les patients et professionnels de santé à ne pas prescrire, délivrer ou stocker inutilement des médicaments à base de paracétamol et de toujours se référer aux règles de bon usage. Ainsi, en cas de douleur et/ou fièvre, notamment dans un contexte d'infection, l'utilisation du paracétamol doit être privilégiée, les anti-inflammatoires pouvant masquer et aggraver une infection. Les patients actuellement sous anti-inflammatoires ou corticoïdes ne doivent cependant pas arrêter leur traitement mais se rapprocher de leur médecin si nécessaire.
L'ANSM rappelle enfin qu'en cas de surdosage, le paracétamol peut entraîner de graves lésions du foie, parfois irréversibles. La mauvaise utilisation de ce médicament « est la première cause de greffe hépatique d'origine médicamenteuse en France ». C'est pourquoi il convient de toujours prendre la dose la plus faible et le moins longtemps possible. Le bon usage suppose de « respecter la dose maximale par prise, la dose maximale quotidienne, l'intervalle minimum entre les prises et la durée maximale de traitement recommandée (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l'absence d'ordonnance) ». Il est aussi nécessaire de vérifier la présence de paracétamol dans tout autre médicament utilisé.
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