DANS LA PRÉSENTATION de l’étude Call Medi Call, Alain Neddam souligne que 23 % des pharmaciens espèrent que l’évolution du marché des génériques passera, dans les cinq prochaines années, par le droit de substituer des biosimilaires. Une pratique actuellement interdite par la réglementation européenne, comme l’a rappelé Pascal Brière, président du GEMME. « On en parle beaucoup mais on en voit très peu, comme on voit très peu de médicaments issus des biotechnologies en officine », remarque-t-il. Ceux qui vont perdre leur brevet sont Mabthéra, Herceptin, Erbitux, Remicade (2014), Enbrel (2015), Humira (2018) et Avastin (2019), principalement des traitements contre le cancer ou la polyarthrite rhumatoïde. Des produits rares en ville que les pharmaciens sont peu nombreux à voir au comptoir. De plus, c’est la loi européenne qui indique que les biosimilaires ne sont pas des génériques et, à ce titre, sont non substituables.
Contrairement au générique, un biosimilaire ne va pas attirer une dizaine de laboratoires souhaitant lancer le même produit le jour de la perte de brevet. « Un à deux laboratoires par molécule, peut-être trois dans certains cas, seront présents, et sur certaines molécules, il n’y aura personne, explique Pascal Brière. C’est un investissement à grand risque et un métier particulier, connexe au marché du générique et à celui du princeps. Il s’agit finalement de développer un me-too prescrit par des spécialistes hospitaliers en faible nombre, en oncologie et dans les maladies auto-immunes. Il ne faut pas que les pharmaciens d’officine y placent trop d’espoir parce qu’il démarrera par de la prescription, et, un jour peut-être, par l’usage, ces produits deviendront substituables. Mais les pouvoirs publics prendront d’infinies précautions et la substitution de tels médicaments ne va pas se faire demain. »
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