L’ONDAM (Objectif national des dépenses d’assurance-maladie) 2013 et la loi de finances de la Sécurité sociale (LFSS) avaient annoncé des baisses tarifaires sur les médicaments d’origine, les génériques et les dispositifs médicaux, pour dégager une économie annuelle de 876 millions d’euros. Au 1er mars, le prix des génériques les plus vendus a donc chuté de 20 à 25 %. L’association Générique même médicament (GEMME) dénonce, par la voix de son président, Pascal Brière, des baisses de prix « totalement disproportionnées » qui vont représenter « plus de 150 millions d’euros, soit une contribution au plan d’économies plus de six fois supérieure à la part des génériques dans les dépenses de santé ». Le GEMME indique que les génériques sont vendus en France « 60 % moins chers » que les médicaments d’origine mais ne représentent « que 37 % des prescriptions » (versus 60 % du marché du médicament au Royaume-Uni et en Allemagne). Ces baisses de prix sont vécues comme une injustice au regard des 2,4 milliards d’euros d’économie que les génériques ont générés pour l’assurance-maladie en 2012 et de la redoutable efficacité du « tiers payant contre génériques », qui a permis d’atteindre un taux de substitution global de 79 % fin 2012.
Plutôt que de baisser les prix, le GEMME propose de réfléchir à de nouveaux dispositifs pour développer les prescriptions au sein du répertoire. « Il est possible d’atteindre, en trois ans, près de 50 % des médicaments délivrés en génériques, soit une économie annuelle supplémentaire de 2 milliards d’euros. » Pour Pascal Brière, « toute pression complémentaire sur le prix (…) irait à l’encontre de la volonté politique affichée par la tenue d’un nouveau Comité stratégique des industries de santé (CSIS) en juin 2013 ». Pourtant, beaucoup d’éléments semblent actuellement plaider en faveur des baisses des prix. Ainsi, le rapport de l’IGAS du 17 décembre sur les génériques, préconise une baisse de 10 % supplémentaires par rapport au princeps. Le lancement de l’enquête de l’Autorité de la concurrence sur la distribution du médicament, dont les résultats seront publiés cet été, a de forte chance d’aboutir au même type de recommandations à la fin de l’année. Enfin - est-ce un hasard ? - une récente émission télévisée (« Les Infiltrés » sur France 2) consacrée aux laboratoires pharmaceutiques, pointait du doigt des remises offertes par les génériqueurs aux pharmaciens bien plus élevées que celles autorisées légalement, laissant à penser que ces entreprises peuvent sans difficulté absorber des baisses de prix supplémentaires…
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