AVEC 222 TONNES de médicaments non utilisés (MNU) éliminés après récupération durant l’année 2010, soit 300 grammes par habitants, le Limousin se classe largement en tête des actions Cyclamed. Un leadership incontestable, face aux autres régions françaises, dont la moyenne nationale cumule à 208/gr par citoyen, et qui peut s’expliquer par plusieurs paramètres. Pour les 346 officines réparties sur trois départements (Creuse, Corrèze, Haute-Vienne) et les 700 000 résidents du territoire, le « réflexe Cyclamed » remonte à la fondation de l’association, il y a plus de quinze ans, lorsque la région avait été choisie comme région test par les inventeurs. Elle s’explique également par le partenariat efficace avec les quatre grossistes répartiteurs implantés, et la présence de deux incinérateurs – Limoges et Brive – traitant la majorité des stocks récupérés.
« Peut-être est ce dû également aux valeurs fortes que nous développons, ajoute Bénédicte Niérat-Munier, responsable de la communication, et qui sont ici mieux perçues qu’ailleurs. L’excellente image de notre participation à la protection de l’environnement, le renforcement de la sécurité sanitaire domestique que nous accompagnons, mais aussi la dynamique mise en place par ceux qui participent, pharmaciens, distributeurs, ainsi qu’un état d’esprit responsable qui caractérise les habitants. Ces derniers sont aussi ici des ruraux, majoritairement âgés, qui ont des rapports privilégiés avec leur officine dont le responsable peut mieux les sensibiliser. » Une étude sociologique de Louis Harris confirme cette analyse : 72 % des Français déclarent déposer leurs MNU chez leur pharmacien, et 74 % d’entre eux résident en campagne, notamment dans des communes de moins de 2 000 âmes.
Malgré la disparition, en 2008, du volet humanitaire de Cyclamed, et les années passant depuis 1995, date de son lancement, la formule plaît aux Français. 13 402 tonnes de médicaments périmés ont été ramassées dans l’hexagone en 2010, avant d’être valorisées énergétiquement. Tout n’est pas pour autant récupéré chez les consommateurs, le stock de MNU actuel étant estimé à plus de 24 000 tonnes annuelles, mais l’organisation compte sur sa nouvelle campagne pour optimiser son action. Entre les lettres adressées aux 25 000 professionnels du secteur (pharmaciens, répartiteurs), un accès sécurisé sur le site Internet et des spots télé, elle espère bien faire mieux dès 2012. En entamant leur tour de France pour encourager et présenter leur stratégie, ses dirigeants souhaitent pérenniser une initiative qu’ils ont présenté à Limoges comme solidaire et républicaine. Dans la capitale limousine, c’était prêcher des convertis.
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