EN 2012, le marché de l’automédication a progressé de +3,2 %, contre +1,9 % en 2011. Il représente 7,6 % du chiffre d’affaires TTC médicament, soit 2,189 milliards d’euros, contre 2,121 millions l’année précédente, d’après le 11e baromètre de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA)*. En comparaison, le marché du médicament de prescription, remboursable ou non, baisse de 2,4 % en 2012, contre -1,3 % en 2011. Il s’établit à 26,64 milliards d’euros en valeur. Au total, en 2012, 485 millions de boîtes de médicaments d’automédication ont été vendues, soit 15,9 % des volumes, contre 15,7 % en 2011. Néanmoins, ces volumes baissent légèrement, de 0,3 %, par rapport à l’année précédente, où les ventes atteignaient 486 millions d’unités. Le médicament de prescription, quant à lui, enregistre une baisse de 1,5 % des volumes, avec 2,57 milliards de boîtes vendues. Pour la troisième année consécutive, ce marché est donc en baisse, alors que celui de l’automédication connaît une croissance ininterrompue depuis 2009. L’AFIPA souligne que l’automédication suit la tendance des autres marchés de self-care en France. Ainsi, le marché des accessoires et dispositifs médicaux non prescrits augmente de 4,3 % en 2012, à 461 millions d’euros, et celui des compléments alimentaires non prescrits croît de 5,9 %, à 636 millions d’euros.
« Cette hausse pour l’automédication comme pour les dispositifs médicaux et les compléments alimentaire est une vraie tendance de fond, constate Pascal Brossard, président de l’AFIPA. Face à la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez le médecin, les patients se tournent de plus en plus vers leur pharmacien en premier recours, pour des pathologies bénignes. »
Doutes sur la vente en ligne.
Parmi les segments les plus dynamiques, le marché de l’antalgie connaît la plus forte progression, avec 19,8 millions d’euros de ventes supplémentaires en 2012, soit +5,1 %. Il s’établit à 406 millions d’euros. Des médicaments tels que Doliprane, Efferalgantab, Nurofen et Structum contribuent fortement à sa croissance. Les médicaments des voies respiratoires, qui représentent le plus gros marché d’automédication avec 533 millions d’euros de ventes en valeur, enregistrent une augmentation de +3,3 % (+17 millions). Cinq médicaments tirent sa croissance vers le haut : Oscillococcinum, Humex et Fervex contre le rhume et la toux, ainsi que les préparations nasales Rhinadvil et Humex. Enfin, les médicaments de la circulation présentent la plus forte progression, avec une augmentation de 13,5 millions d’euros en 2012, soit +10,9 %, pour un marché total de 137 millions d’euros. Une partie de cette croissance s’explique par le déremboursement des vasodilatateurs en mars 2012.
Pour l’AFIPA, ces chiffres encourageants peuvent être encore améliorés. En effet, la France reste à la traîne parmi les pays européens, avec une dépense par habitant de 35,56 euros seulement en 2011, contre 59,63 euros en Belgique. Néanmoins, pour l’association, la vente en ligne de médicaments n’apparaît pas comme un moyen d’augmenter significativement le marché. « L’autorisation de vendre des médicaments sur Internet a été prise de façon brutale, sans concertation avec les professionnels de santé concernés, regrette Pascal Brossard. Nous restons attachés à un conseil pharmaceutique, et donc à une distribution en officine. Nous sommes très circonspects par rapport à cette autorisation et nous ne pensons pas que la vente en ligne soit de nature à dynamiser le marché de l’automédication. »
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