La collecte des médicaments non utilisés (MNU) rapportés par les particuliers en pharmacie se stabilise à +0,4 %, en même temps que le gisement de ces MNU dans les foyers, estimé à 19 000 tonnes, poursuit sa baisse progressive depuis 2012. Pour l’exercice 2015, Cyclamed a ainsi collecté 15 477 tonnes de déchets pour valorisation énergétique, dont 12 108 de MNU, le différentiel étant constitué des emballages, de produits de parapharmacie, de références vétérinaires et de dispositifs médicaux qui ne devraient pas se retrouver dans les cartons Cyclamed. L’association améliore ainsi sa performance avec un taux de récupération de 64 %.
Ces résultats montrent que les Français trient majoritairement leurs médicaments, mais certaines régions sont plus performantes : le Limousin, la Bourgogne et la Picardie occupent les trois marches du podium, tandis que les DOM, la Bourgogne à nouveau et la Corse se démarquent par leur belle progression entre 2014 et 2015.
Le geste écocitoyen a été mesuré par l’étude barométrique de l’institut BVA menée en février dernier : 80 % des Français rapportent leurs MNU chez le pharmacien, dont 74 % le font systématiquement. Leurs motivations ? Éviter tout danger lié aux médicaments, notamment qu’ils tombent entre de mauvaises mains comme celles des enfants, agir pour la protection de l’environnement, ne pas conserver des médicaments qui ne serviront plus.
Parmi ceux qui ont le réflexe Cyclamed, 24 % séparent l’emballage et les médicaments et 57 % se disent prêts à la faire. C’est l’un des axes sur lesquels Cyclamed compte travailler les prochaines années. « Cela fait partie de nos engagements pour la période 2016-2021, nous allons communiquer pour mieux orienter les emballages carton et les notices vers le tri sélectif », explique Thierry Moreau-Defarges, président de Cyclamed.
Mais aussi sur l’importance de ne rapporter que des médicaments non utilisés à l’officine, en communiquant sur les produits acceptés ou refusés. « Avec les derniers bouleversements intervenus dans l’industrie pharmaceutique, des médicaments sont devenus des dispositifs médicaux qui pourraient demain être vendus en grande surface. Cela crée de la confusion chez le patient qui ne fait pas la différence et rapporte des produits qui devraient être refusés », déplore Thierry Moreau-Defarges.
Prise de conscience
Par ailleurs, l’étude bisannuelle sur l’évaluation du gisement des MNU dans les foyers, par l’Institut CSA Research, confirme que le poids des MNU poursuit sa baisse. Le poids moyen par foyer est ainsi passé de 477 g en 2010 à 323 g en 2016. « L’étude confirme la prise de conscience des citoyens sur la nécessité de préserver l’environnement et la sécurité sanitaire domestique. Elle est aussi révélatrice d’une meilleure observance des traitements prescrits, de la baisse du nombre de lignes sur une ordonnance et du nombre de boîtes délivrées en France, alors même que la population augmente. Les Français ont de moins en moins de médicaments chez eux, ils en ont donc de moins en moins à rapporter et ils les rapportent de plus en plus », analyse Thierry Moreau-Defarges. Preuve que les campagnes de communication atteignent leurs objectifs.
« Avec le renouvellement de l’agrément de l’éco-organisme pour la période 2016-2021, Cyclamed va renforcer son message », souligne Bénédicte Niérat, responsable de la communication. Au programme, deux spots TV de 12 secondes, avec pour signature « les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles », ont été diffusés en janvier et seront de retour sur le petit écran trois semaines en juillet-août et deux semaines en octobre. D’autres vidéos réalisées « avec de vrais pharmaciens » sont disponibles sur le site Internet de Cyclamed et sur YouTube.
Des actions également relayées par Harmonie Mutuelle dans le cadre d’un partenariat mis en place en 2014. De plus, une nouvelle application mobile gratuite « Mon armoire à pharmacie » permet de gérer ses médicaments et de recevoir des alertes automatiques liées aux dates de péremption et aux messages sanitaires des autorités.
L’organisme prévoit également des communications spécifiques vers les professionnels de santé. Les responsables de Cyclamed poursuivent les réunions en région avec leurs partenaires locaux et régionaux, afin de présenter le dispositif dans ses détails, et mettent à disposition des officinaux un ensemble de supports de communication : vitrophanie, nouvelle affiche, lettre d’information annuelle, newsletter trimestrielle, affichette pour l’appli « Mon armoire à pharmacie ».
Enfin, comme l’éco-organisme l’avait fait en 2008, une nouvelle BD, dont la date de sortie n’a pas encore été communiquée, va sensibiliser au tri des médicaments. Elle sera à la disposition des officines qui en feront la demande.
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