L’AN DERNIER, les patients ont rapporté 14 730 tonnes de médicaments non utilisés (MNU) dans les pharmacies, contre 14 271 en 2012 (+3,2 %), indique l’association Cyclamed, qui s’occupe de la collecte et de la valorisation de ces MNU. Les régions les plus en pointe dans la collecte sont le Limousin, avec 397 grammes rapportés par habitant, la Picardie (305 g) et la Champagne-Ardenne (285 g). Thierry Moreau Defarges, président de Cyclamed, salue les progrès de la collecte, mais regrette que « seulement 20 % des pharmaciens mettent en place l’affiche Cyclamed dans leur officine ». Pour renforcer leur mobilisation sur le retour des MNU, Cyclamed réalise un tour de France en régions. L’association propose également deux affiches, l’une correspondant à la charte « qualité sécurité » de la collecte et l’autre, à destination des patients, afin de leur détailler les médicaments à rapporter et ceux qui sont exclus de la collecte. Les médicaments vétérinaires, par exemple, ne sont pas encore pris en charge par Cyclamed, même si « des discussions sont en cours sur le sujet », précise Thierry Moreau Defarges. De plus, pour faciliter la collecte, un nouveau carton Cyclamed a été lancé fin octobre, moins lourd et plus solide que les précédents. Par ailleurs, l’association va également relancer une campagne de communication auprès du grand public. Des spots télévisés seront diffusés sur TF1 et M6 du 14 au 17 avril. Le slogan retenu pour sensibiliser les patients se veut percutant, sans être moralisateur : « les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles ».
Une habitude à prendre.
Si les Français sont de plus en plus enclins à trier, leurs armoires à pharmacie restent en effet pleines de médicaments, dont une partie qu’ils ne réutiliseront jamais. Le gisement des MNU est estimé à 9 945 tonnes dans la population française, soit 358 grammes par foyer, d’après une enquête réalisée par l’institut CSA auprès de 500 foyers. Ce chiffre est néanmoins en baisse de 18 % en 2014, par rapport à la précédente enquête menée en 2012. Parmi les foyers interrogés, 62 % déclarent les rapporter à la pharmacie, mais 31 % s’en débarrassent sans précautions particulières (poubelle, toilettes, lavabo, etc.). Ceux qui les rapportent le font le plus souvent dans leur pharmacie habituelle (96 %). Seulement 23 % des foyers interrogés affirment les rapporter pour préserver l’environnement, tandis que 32 % sont encore persuadés que cela permet une redistribution humanitaire. Cette pratique est pourtant interdite depuis le 31 décembre 2008. Enfin, 19 % affirment qu’ils rapportent leurs MNU « par sécurité, pour éviter une mauvaise utilisation » et 18 % parce que « cela permet de s’en débarrasser ».
En revanche, les 38 % de foyers qui ne rapportent pas leurs médicaments le justifient pour un tiers d’entre eux par le fait qu’ils « n’y pensent pas » ou « n’ont pas le réflexe » ; 14 % estiment que c’est plus simple de les jeter, 13 % déclarent qu’ils n’ont pas ou peu de médicaments périmés et 10 % citent le manque de temps ou la flemme. En moyenne, les foyers interrogés qui pratiquent le tri vident leur armoire à pharmacie deux fois par an. « Alors que le tri sélectif devient un geste habituel pour beaucoup de Français, le réflexe Cyclamed est lui aussi en train d’entrer dans les habitudes. On constate notamment que les personnes qui ont rapporté une fois leurs MNU en pharmacie continuent à le faire par la suite », se félicite Thierry Moreau Defarges.
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