Alors que le remdesivir avait montré des résultats contradictoires en termes de bénéfice sur la mortalité des patients hospitalisés pour Covid, de nouveaux résultats apportent des éléments favorables à son recours.
Depuis la perte d’efficacité des anticorps monoclonaux (Ronapreve, Evusheld…) face aux derniers sous variant du SARS-CoV-2, la prise en charge du Covid est réduite aux antiviraux : avec Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) en première intention, et Velkury (remdesivir) en deuxième intention en cas de contre-indication formelle au Paxlovid et en l'absence de contre-indication notamment rénale.
Mais jusqu’alors, l’antiviral Velkury n’avait pas vraiment fait ses preuves dans les études cliniques menées depuis 2020 quant à son impact sur la mortalité chez les adultes hospitalisés pour Covid, montrant des résultats contradictoires.
Aujourd’hui, de nouveaux résultats viennent appuyer ses bénéfices. Tout d’abord dans une méta-analyse publiée dans le « Lancet Respiratory Medicine », et ensuite dans des données en vie réelle communiquées par le Laboratoire Gilead.
La méta-analyse regroupe 8 études et plus de 10 000 patients non vaccinés et hospitalisés pour Covid entre le 6 février 2020 et le 1er avril 2021. Elle montre un bénéfice du remdesivir chez les patients hospitalisés sans assistance ventilatoire intensive : au bout de 28 jours, le taux de décès est de 9,1 % dans le groupe remdesivir contre 11,2 % dans le groupe contrôle. Sur les quatre semaines de suivi, le remdesivir a ainsi réduit la mortalité de 2 % chez ces patients, entraînant 20 décès de moins pour 1 000 patients. En revanche, dans ce travail, le bénéfice pour les patients sous assistance ventilatoire intensive apparaît incertain.
En parallèle de cette publication, le fabricant du remdesivir, Gilead, diffuse les résultats de trois études rétrospectives en vie réelle sur plus de 500 000 patients hospitalisés. Les résultats montrent cette fois-ci une « réduction du risque de mortalité, quels que soient les besoins en oxygène ou la sévérité de la maladie et quel que soit le variant concerné », indique Gilead dans un communiqué. Lorsque le traitement est administré dans les deux jours, le risque de décès à J28 est réduit de 19 % chez les patients sans oxygénothérapie, de 21 % chez ceux sous oxygène à bas débit, de 12 % chez ceux sous oxygène à haut débit et de 26 % chez ceux sous ventilation mécanique invasive. Une autre analyse révèle par ailleurs une moindre mortalité dans les populations vulnérables, comme les patients immunodéprimés.
Ces données confortent donc la place du remdesivir en tant que traitement du Covid en deuxième intention, en cas de contre-indication formelle au Paxlovid. En l'absence de contre-indication notamment rénale, il est à administrer par perfusion intraveineuse sur trois jours. Il est à démarrer « le plus précocement possible après le diagnostic du Covid-19 et dans les 7 jours suivant l'apparition des symptômes », a rappelé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
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