L’ANNÉE 2009 confirme le retour en grâce de Cyclamed. Après la grave crise qui a secoué le monde officinal en 2004 et éclaboussé le dispositif, puis l’arrêt officiel de l’utilisation de MNU à des fins humanitaires le 31 décembre 2008, il était à craindre une perte de confiance du grand public et donc une baisse d’activité pour l’organisme. Il n’en est rien. Si un ralentissement a bien été observé entre 2004 et 2007, Cyclamed a su regagner ses galons de collecteur sérieux et spécialisé. L’association a d’ailleurs reçu au début de l’année un nouvel agréement pour la collecte et la destruction des MNU pour une durée de six ans.
Après une légère hausse de l’activité en 2008, celle-ci est donc repartie de plus belle en 2009 : 13 275 tonnes de MNU ont ainsi été collectés par les pharmaciens et regroupés par les grossistes-répartiteurs, ce qui représente une hausse de 8 % par rapport à 2008. Le volet humanitaire n’existant plus, la totalité de la collecte est désormais traitée dans 52 unités de valorisation qui récupèrent l’énergie et la transforme en chauffage et en éclairage pour l’habitat.
Sécurité sanitaire.
Le retour des médicaments vers l’officine présente un double intérêt. D’abord, d’un point de vue de la sécurité sanitaire puisque des accidents domestiques, sont ainsi évités, surtout lorque les patients les rapportent à leur pharmacien dès la fin de leur traitement, évitant ainsi de les laisser traîner dans leur armoire à pharmacie. Ensuite, sur le plan de la protection de l’environnement. Les ordures ménagères sont encore souvent déposées dans des décharges et une simple averse peut entraîner des substances médicamenteuses dans un cours d’eau ou une nappe phréatique. Les Français semblent avoir pris conscience des enjeux de la récupération des MNU et le réflexe Cyclamed est bien entré dans les mœurs. Pour preuve, le baromètre de l’institut de sondage LH2 de février dernier montrant que 74 % de nos concitoyens rapportent systématiquement ou souvent leurs MNU chez leur pharmacien. Un bémol, seulement 11 % le font dès la fin de leur traitement.
En place depuis quinze ans, la notoriété de l’association augmente auprès du grand public. Le baromètre LH2 révèle également que 15 % des personnes interrogées citent spontanément l’organisme, tandis que 68 % indiquent en avoir entendu parler (principalement par la publicité télévisée, les pharmaciens et la presse écrite). L’image du dispositif est bonne et 85 % des cioyens interrogés y participeraient volontiers.
De nouveaux projets.
Pour parvenir à ce niveau d’adhésion, Cyclamed n’a pas lésiné sur la communication. Ses lettres d’informations semestrielles sont envoyées aux pharmaciens, grossistes-répartiteurs, industriels du médicament et associations de consommateurs. Une brochure sous forme de BD, qui a connu un joli succès, a fait l’objet d’un réassort à la demande de 13 000 médecins et 7 000 pharmaciens. L’association vient également de moderniser son logo et a entièrement refondu son site Internet qui comporte désormais un accès réservé pour les pharmaciens. D’autres accès sécurisés sont prévus pour les industriels et les grossistes-répartiteurs. Enfin, l’association multiplie les spots publicitaires depuis décembre 2008 sur les chaînes hertziennes et la TNT. Ses cibles : les retraités et les femmes ayant un enfant de moins de 15 ans, soit les plus grands consommateurs de médicaments.
Aujourd’hui, l’association réfléchit à la prise en charge de nouveaux types de déchets, ne serait-ce que pour apporter son expertise. Car, pour l’heure, seuls sont acceptés les médicaments à usage humain. « On peut s’interroger sur le médicament vétérinaire, très proche du médicament humain, mais il est principalement délivré dans d’autres circuits que la pharmacie et il est difficile d’imaginer collecter les déchets d’autres distributeurs », précise Thierry Moreau-Desfarges, président de Cyclamed. On le voit, l’association aspire à écrire une nouvelle page de son histoire.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %