Pour le Pr Maxime Dougados, le doute n'est pas permis sur la valeur scientifique du biosimilaire. Ainsi, « toute initiation de biothérapie par un biosimilaire est bien acceptée, que ce soit par le médecin, le pharmacien ou le patient ». En revanche, la réussite du passage du médicament d’origine vers un biosimilaire est plus aléatoire. « Cela a été très facile de substituer à 100 % le rituximab (Mabthera) parce que tout le monde en a toujours parlé en DCI. Comme il est préparé en dehors de notre unité, la moitié des gens – internes, infirmières, médecins, etc. – ne savent pas qu’on donne un biosimilaire », note le Pr Dougados. Concernant l’infliximab (Remicade), médicament exclusivement hospitalier également, même si les soignants utilisent davantage le nom de marque il n’y a pas eu de difficulté. « Pour le patient, c’est la même chose, la même perfusion, de la même couleur. Cela serait encore plus simple si les biosimilaires portaient le nom de la molécule suivi du nom de la firme. »
En revanche, la situation est plus compliquée pour les biosimilaires auto-administrés en sous-cutané délivrés en ville, note le rhumatologue. D’abord parce que le médecin n’a aucun intérêt à réaliser ce switch, qui ne doit être envisagé que chez un patient équilibré. « Si votre patient tolère bien son médicament qui est efficace, votre consultation est facile. Qu’est-ce que vous allez vous embêter à la rallonger de 20 minutes pour expliquer et prescrire un biosimilaire, tout en sachant que, comme toutes les études le disent, vous avez 15 à 20 % de chance de vous choper l’effet nocebo, avec un malade qui vous rappelle parce que ça ne va pas. »
Pour améliorer le switch biosimilaire, le Pr Dougados préconise de s’appuyer sur une équipe pluriprofessionnelle, et notamment sur le pharmacien clinicien qui peut facilement communiquer avec son confrère de ville et lui transmettre des informations. « Il faut travailler sur le moment où on veut switcher vers un biosimilaire, car autant il est possible de prévenir l’effet nocebo, autant il est difficile de le traiter une fois installé. »
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %