CE QUI ÉTAIT confirmé chez les bébés de moins d’un mois, vient de l’être, à un moindre degré, jusqu’à un an. Il s’agit du rôle analgésique, au cours de petits gestes médicaux, d’un biberon d’eau sucrée. Denise Harrison (Toronto, Canada) et coll. sont parvenus à cette conclusion après avoir « épluché » 695 études publiées sur ce sujet. Seules 14 d’entre elles ont été retenues en raison de leur qualité.
Le travail a été justifié par l’absence de données concordantes sur ce thème. Notamment un travail récent, analysant 10 études randomisées et contrôlées, avait surtout conclu à la discordance entre les données. C’est ainsi que les Canadiens, associés à des Australiens et des Brésiliens, ont tiré les leçons des 1 674 injections vaccinales analysées dans les 14 études retenues.
Diminution de 80 % de l’incidence des pleurs.
Qu’il s’agisse de biberons de glucose ou de sucrose, pris avant et pendant une séance de vaccination, ils diminuent de 80 % l’incidence des pleurs après l’injection. Leur durée est également raccourcie grâce à ce biberon. Les études comparaient la boisson sucrée soit à de l’eau soit à l’absence de tétine.
L’enquête a été poussée un peu plus loin. Elle a cherché à définir la dose ou la concentration optimale de sucre. La démarche était rendue difficile par la diversité des dosages testés. Une tendance plutôt qu’une dose optimale se dessine. Des études menées avec des concentrations de sucrose à 12 % montrent l’absence d’effet antalgique. À l’opposé, un essai avec une eau sucrée à 50 % de sucrose s’est montré bien plus antalgique que dosée à 25 % ou à 40 % de glucose et, bien sûr, que de l’eau pure. Il s’agissait ici de contrôler la durée des pleurs après le vaccin. Globalement, les auteurs enregistrent une relation antalgique de type effet-dose. Ils suggèrent d’avoir recours à des concentrations minimales de 30 % de glucose et de 24 % de sucrose (le sucrose étant le plus édulcorant des sucres).
D’autres paramètres, plus objectifs ont été évalués dans quelques études. La fréquence cardiaque n’a jamais été ralentie par les biberons sucrés, associés ou non à une anesthésie locale par un topique. En revanche, le taux de cortisol salivaire était abaissé de 33 %, en moyenne, lors de l’association glucose et succion. Alors, qu’il s’élevait lorsque les bébés recevaient soit de l’eau avec ou sans tétine, soit de l’eau glucosée seule.
Pic analgésique à la deuxième minute.
Par rapport à ce qui est constaté au cours du premier mois de vie, les solutions sucrées montrent une action antalgique moindre pendant la première année. La diminution de la douleur, chez les plus d’un mois, se fait plutôt sentir au cours de la période immédiatement post-vaccinale, alors que chez les tout-petits, elle survient dès l’injection. Les auteurs rejoignent les conclusions d’une étude pour en tirer des données minutées. Il semble que le mieux serait de commencer à donner le biberon deux minutes avant l’injection. En effet, le pic analgésique de la boisson sucrée se ferait à la deuxième minute, pour ne durer que de 3 à 5 minutes. C’est-à-dire le moment de la libération d’opioïdes endogènes.
Lorsque plusieurs vaccins doivent être fait, Denise Harrison et coll. suggèrent de donner le biberon d’eau sucrée avant et pendant toute la durée de l’acte médical. L’objectif étant de maintenir une action analgésique prolongée.
Ils concluent que, même si le biberon d’eau sucrée réduit modérément les pleurs tant en incidence qu’en durée, il faut y avoir recours même pour d’autres actes qu’un vaccin. D’autant plus qu’une solution sucrée agit très rapidement, ne coûte rien et est d’administration facile chez un bébé.
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