Afin de préciser les connaissances et les attentes des officinaux en matière de biosimilaires, le CVAO s’est associé à Pharma Système Qualité (PSQ) dans le cadre d’une enquête de terrain dont les résultats ont été présentés conjointement par Laetitia Hible, présidente de PSQ, et Jean Michel Mrozovski, président du CVAO.
L’échantillon utilisé réunissait 330 pharmacies réalisant majoritairement entre 1 et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires et situées dans des villages ou des petites villes, et se définissant pour 90 % d’entre elles comme des pharmacies de proximité. Quels sont les principaux enseignements de ce travail ? S’agissant de la spécificité de ces médicaments, 65 % des répondants ont cité leur nature biologique en premier lieu, puis leurs indications et, enfin, le fait qu’il s’agit de médicaments comme les autres. Les répondants ont-ils constaté un accroissement des ventes depuis un an ? La réponse est positive pour 51 %, quand 36 % relèvent une stabilité. La différence pouvant s’expliquer par des environnements de prescription différents. Si la question de la dispensation d’un biomédicament met en exergue les notions de complexité et, par conséquent, de compétence (64 % des répondants considèrent leurs connaissances comme moyenne et 33 % comme mauvaise) et de nécessité d’explication, elle fait également ressortir son caractère chronophage et peu rémunérateur.
Un retour d’information important
En effet, molécules complexes, les biomédicaments nécessitent, à la différence des génériques, un accompagnement et un suivi plus important des patients. Les attentes sont importantes tant à leur niveau qu’à celui des prescripteurs et des pharmaciens hospitaliers demandeurs de retour d’information concernant l’observance et la tolérance, comme l’a fait remarquer Claudine Gard, pharmacien des hôpitaux, venue témoigner de son expérience à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. De même, le suivi doit inclure dès que nécessaire des notifications de pharmacovigilance. Sur ce point, la marge de progression, qu’il s’agisse d’ailleurs de biosimilaires ou autres, est importante. Quant à la question du contenu de l’information à transmettre au médecin traitant, elle fait la part belle aux informations techniques (37 %) mais aussi, pour 20 %, à la capacité du patient à faire bon usage de son traitement et, pour 29 %, au ressenti du patient face à son biomédicament.
Substituer ou pas
Enfin, l’épineuse question de l’autorisation de substitution se devait d’être posée. Si l’article 47 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2014 en autorise le principe, le décret en précisant les modalités se fait toujours attendre. Daniel Roederer, directeur des opérations du Laboratoire Biogaran, estime que le texte de loi est suffisamment précis pour l’autoriser. Alain Olympie, directeur de l'Association François Aupetit (AFA) dédiée aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), considère, lui, que c’est au médecin d’en décider. « Ne prenez pas le risque de l’effet nocebo, laissez la décision au prescripteur », recommande-t-il.
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