Acteurs de santé du premier recours pleinement reconnus, depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), les officinaux ont un rôle de premier plan à jouer dans l’observance.
Un rôle qui devrait aller crescendo avec la sortie de la réserve hospitalière de nombreux de produits. « La plupart des soins aujourd’hui dispensés à l’hôpital vont se retrouver en ville », explique ainsi Gilles Bignolas, chef de bureau Maladies chroniques somatiques à la Direction générale de la santé (DGS). Et ce transfert concernant nombre de traitements chroniques, la problématique de l’observance va inéluctablement se poser. Or celle-ci n’est en aucun cas naturelle ; d’autant qu’à chaque traitement est souvent associé un nombre considérable d’effets secondaires, ajoute encore le praticien.
Pas question pour autant de faire peser sur les patients un risque de modulation du remboursement en cas de non-respect de leur traitement, puisque le Conseil d’État a annulé les arrêtés pris en ce sens. Bien au contraire, puisque l’article 22 de la loi de modernisation de notre système de santé, dite loi Touraine, prévoit des projets d’accompagnement à l’autonomie en santé.
Rien d’étonnant dès lors qu’un certain nombre d’outils existent déjà dans le domaine de la santé. Ceux-ci relèvent à la fois d’une approche globale (éducation thérapeutique du patient, groupes d’entraide dans la santé mentale, les CAARUD, la médiation en santé, les initiatives des associations tels que les patients-ressources de l’AFH ou les patient-experts de l’AFD…) et d’approches ciblées, comme les campagnes d’information, le disease management, les actions de l’industrie pharmaceutique ou encore des complémentaires.
Un foisonnement synonyme de complexité et qui, selon Christian Saout, auteur d’un récent rapport sur l’accompagnement et l’autonomie des patients, « nécessiterait d’être simplifié ». Dans ce cadre, le secrétaire général délégué du CISS considère qu’il faudrait à la fois « tirer les leçons du disease management et de l’empowerment et s’inspirer des valeurs de l’éducation du patient, du courant de la réhabilitation, des politiques du care, des approches de l’engagement des patients et des apports de la Health Literacy ». À condition, bien évidemment, que l’accompagnateur ait pour mission de permettre à celui qui est accompagné de « faire surgir pour lui-même une pratique de soi qui fasse corps avec sa vie même ». D’où la nécessité également de « coordonner les différents acteurs du domicile et les professionnels de santé concernés, au premier rang desquels se trouve le pharmacien », ajoute encore Gilles Bignolas.
Mais l’observance ayant des causes multifactorielles, il n’est pas envisageable de proposer une réponse globale. Il n’en faut pas moins prendre en considération les causes premières de la non-observance que sont la non-information du patient sur son diagnostic et sur son traitement et l’absence de décision partagée. « Pour autant des solutions de disease management ne sont pas illégitimes ; à condition de se situer dans l’incitation positive », ajoute encore Christian Saout. Et donc de respecter l’exigence des patients. Une exigence qui se situe à trois niveaux : un consentement au télé-suivi, une co-construction des programmes avec les bénéficiaires et le respect d’un cahier des charges de l’accompagnement. Dans cette perspective, l’accompagnement à l’autonomie peut servir de modèle, tant sous l’angle des acteurs potentiels - associations, structures sanitaires et médico-sociales, assureurs obligatoires et complémentaires, collectivités territoriales, équipes de recherche, équipes d’experts - que du point de vue du mécanisme d’évaluation qui mesurera à la fois l’activité, le processus d’action et l’impact.
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