APRÈS ÊTRE déjà passé progressivement de 6,50 livres en 2007 à trois livres en 2010, le forfait à la boîte dont devaient s’acquitter les patients disparaît par la volonté du gouvernement régional écossais. Les pouvoirs de ce dernier ont été considérablement accrus depuis les lois de « dévolution » instaurées en 1999. Le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, les deux autres territoires du Royaume-Uni, ont d’ailleurs, eux aussi, aboli récemment ces forfaits, qui restent cependant en vigueur en Angleterre. Ce qui provoque la grogne des Anglais : ceux-ci ont en effet l’impression qu’ils payent pour leurs voisins car, même si le National health service (NHS) britannique se décline régionalement, son financement reste centralisé. La suppression du forfait en Écosse représentera donc une dépense supplémentaire de 66 millions d’euros pour le NHS, mais payée par l’ensemble des citoyens du Royaume-Uni, constitué à 85 % d’Anglais.
De plus en plus d’OTC.
Outre les patients, les pharmaciens écossais se félicitent de la mesure, car la suppression du forfait se traduit aussi, pour eux, par des tâches administratives en moins. Mais dans les pharmacies situées de l’autre côté des borders, la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse, l’ambiance est plus morose : les pharmaciens anglais s’attendent en effet à ce que certains de leurs patients… anglais aillent dorénavant s’approvisionner en Écosse, où le forfait ne sera plus exigé. Ce petit exode a déjà été observé entre les pharmacies galloises et les pharmacies anglaises limitrophes.
Le gouvernement écossais, pour sa part, justifie la suppression du forfait par une volonté de justice sociale : en période de crise économique, explique-t-il, il est normal d’alléger autant que possible les dépenses à la charge des malades. Mais il n’en reste pas moins que si les médicaments prescrits aux Écossais redeviennent gratuits, ceux-ci n’en sont pas moins confrontés, comme les Anglais, au nombre toujours croissant des déremboursements et des switches vers les OTC, concernant d’ailleurs beaucoup de médicaments toujours soumis à prescription dans presque toute l’Europe, et totalement libres outre Manche.
Et l’on ajoutera que, avec ou sans médicaments gratuits, les Écossais détiennent toujours de tristes records de mortalité et de morbidité en Europe occidentale, en payant au prix fort leur alimentation et leur amour du whisky, fort peu compatibles avec les recommandations sanitaires les plus élémentaires…
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