LA CONFÉRENCE internationale des Ordres des pharmaciens des pays francophones (CIOPF), qui réunit 33 ordres ayant en commun l’usage de la langue française et les mêmes missions, s’est réunie à Paris le 2 novembre. L’occasion pour les membres de signer une déclaration commune relative à la lutte contre les médicaments falsifiés.
Ce document appelle les autorités politiques respectives de chaque pays à s’engager dans ce combat, en commençant par signer la convention MEDICRIME, ouverte à la signature des États non-membres du Conseil de l’Europe depuis le 28 octobre. La CIOPF réclame des politiques globales applicables au niveau national et international et souhaite l’accès effectif des populations aux médicaments de qualité, ainsi que des actions concrètes pour éradiquer tout circuit non sécurisé de distribution du médicament. La CIOPF demande également à ce que les pharmaciens et leurs organisations professionnelles soient associés aux instances et programmes chargés des actions de lutte contre les médicaments falsifiés, et que leur rôle de veille, d’alerte et de conseil soit favorisé par des actions de sensibilisation, de pédagogie et de communication auprès des populations. Il lui semble essentiel que les cursus de formation des pharmaciens fassent une place importante aux questions d’éthique, incluant la lutte contre les faux médicaments. Enfin, la CIOPF prie les autorités politiques d’adapter les Codes de santé, avec le concours des Ordres de pharmaciens, pour faire appliquer les sanctions disciplinaires prononcées à l’égard de confrères.
Lettre morte.
Pour sa part, la CIOPF s’engage à contribuer à l’élaboration et l’application de législations relatives à la lutte contre les médicaments falsifiés. Elle assure de son soutien toute action visant à lutter contre la fabrication, le trafic et la diffusion de médicaments falsifiés et à renforcer la capacité des pharmaciens à les détecter. Elle souhaite participer à l’information des populations sur les dangers à les utiliser et s’engage à des sanctions sévères contre tout pharmacien favorisant la fabrication ou l’entrée de faux médicaments dans la chaîne pharmaceutique légale. Enfin, elle pense se rapprocher, pour tous les pays concernés par le plan d’action de l’Organisation ouest africaine de la Santé, des référents nationaux pour définir une feuille de route dans chacun des pays.
Cette déclaration commune intervient quelques semaines après la table ronde réunissant tous les acteurs institutionnels et non gouvernementaux concernés par la qualité du médicament et la lutte contre le trafic de faux médicaments en Afrique de l’ouest, qui s’est tenue à Ouagadougou (Burkina Faso). Pour l’envoyé spécial français pour la lutte contre les médicaments falsifiés, Thierry Le Lay, le constat est clair : une méconnaissance du phénomène par nombre d’acteurs non professionnels de santé, une absence de définition et d’appellation communes pour nommer ce fléau des médicaments falsifiés, une insuffisance des cadres juridiques et une faiblesse des outils de lutte contre le faux médicament. Des axes stratégiques de travail ont été édictés pour que l’appel de Cotounou de 2009 ne reste pas lettre morte. « Les pharmaciens sont un appui précieux, ils exercent dans des lieux très divers et sont tous des spécialistes du médicament », rappelle Isabelle Adenot, présidente du CIOPF et du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de France. Ce que tient à marteler Michel Buchmann, président de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP) : « Les pharmaciens sont les experts du médicament, ils ont la formation universitaire, des bases scientifiques solides, une expertise technique et un lien fort avec leurs patients. Ils sont un élément essentiel de tout système de santé fonctionnel. »
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