Lombalgie non spécifique : les antidouleurs ne sont pas la solution miracle

Selon une étude publiée le 22 mars dans le « British Medical Journal », les traitements médicamenteux n'auraient que très peu d'effets contre les maux de dos sans cause spécifique.

Les chercheurs australiens à l'origine de ces travaux ont analysé 98 études, portant sur 69 médicaments différents et incluant pas moins de 15 000 personnes. L'objectif principal des scientifiques était initialement d'établir un classement des traitements les plus efficaces contre les douleurs aiguës du bas du dos. Parmi les médicaments évalués dans le cadre des études sélectionnées : le tramadol, le paracétamol, la prégabaline, la tolpérisone (non commercialisée en France) ou encore l'acéclofénac associée à la tizanidine (association non commercialisée en France). Conclusion : la réduction de l'intensité de la douleur n'était globalement pas plus rapide chez les patients qui avaient recours aux médicaments cités par rapport aux participants qui avaient reçu un placebo. Dans leur conclusion, les chercheurs estiment que l'efficacité et la sécurité des médicaments analgésiques pour les lombalgies aiguës non spécifiques « sont incertaines ».

Interrogé par « Franceinfo », le coordinateur de l'étude, le Pr James McAuley, rappelle en outre que les douleurs, lorsqu'il s'agit d'un mal de dos non spécifique, diminuent voire disparaissent assez rapidement chez une majorité de patients. « Au bout de trois semaines, même sans traitement, ça va toujours mieux », observe-t-il. Alors que la prise de certains médicaments peut s'accompagner d'effets indésirables parfois importants, l'activité physique, certains mouvements et surtout ne pas rester assis ou immobile trop longtemps peuvent largement contribuer à réduire l'intensité de la douleur. Selon le Pr McAuley et son équipe, ces résultats doivent donc inciter prescripteurs et patients « à une approche prudente pour gérer la lombalgie aiguë non spécifique avec des médicaments analgésiques ».