L'antidote aux overdoses d'opioïdes n'est pas suffisamment accessible en France, selon l'association France patients experts addiction. La Direction générale de la santé (DGS) souligne ainsi que « plus de 500 décès par surdose, dont près de 80 % en lien avec des opioïdes recensés en 2017, auraient pu être évités ».
Des kits d'antidotes sont désormais disponibles en pharmacie et dans les centres spécialisés (CSAPA et CAARUD). L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle avoir délivré deux autorisations de mise sur le marché (AMM) « pour des kits de naloxone prête à l'emploi », l'une en 2018 pour le spray nasal Nalscue (disponible par le biais d'une autorisation temporaire d'utilisation ou ATU depuis 2016) et l'autre en mai 2019 pour la solution injectable Prenoxad. Les deux formes de naloxone sont disponibles dans les établissements de santé, les CSAPA et CAARUD. Prenoxad est également accessible en officine. Cependant, la disponibilité de Nalscue est compromise à court terme. Non remboursé faute d'accord sur son prix entre le laboratoire et les pouvoirs publics, Indivior a annoncé l'arrêt de sa commercialisation en France en 2020. Cependant, l'ANSM précise que trois kits de spray nasal - Nyxoid, Naloxone Adapt et Ventizolve - ont obtenu une AMM européenne et vont prochainement être commercialisés. En outre, il reste plus de 20 000 sprays Nalscue prêts à l'emploi sur le marché.
Présenté samedi lors de l'Overdose Awareness Day (journée internationale de sensibilisation aux surdoses), ce point sur l'offre en naloxone en France a été précédé des fortes préoccupations de l'Observatoire français des médicaments antalgiques. Selon son président, le Pr Nicolas Authier, « entre 2000 et 2015, les décès par overdoses d’opioïdes médicaments (hors héroïne et méthadone) sont passés de 75 à 200 (…) et c’est probablement une sous-estimation ». La DGS, tout comme les associations de patients, déplorent parallèlement que « plus de 500 décès par surdose (…) auraient pu être évités » en 2017 avec une meilleure accessibilité de la naloxone. De son côté, le Pr Michel Reynaud, président du Fond actions addiction, remarque qu’un testing a pointé la présence de Prenoxad seulement « dans une pharmacie sur quarante » et l’ignorance de l’existence de cet antidote « dans les deux tiers des pharmacies ». En outre, le Pr Reynaud estime que la commande, qui doit être réalisée auprès du laboratoire puisque les grossistes ne référencent pas Prenoxad, ne facilite en rien la procédure.
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