Ozempic (sémaglutide, solution injectable en stylo prérempli) est indiqué dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Mais des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques, dans l’objectif de perte de poids.
Combien de personnes s'injectent Ozempic en France, sans être diabétique, afin de perdre du poids ? Pour mieux cerner le détournement possible de cette spécialité, l’assurance-maladie a analysé les données de remboursement des analogues du GLP-1 entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022. Selon ces données, « le mésusage potentiel pour Ozempic est estimé à environ 1 % », avance l’assurance-maladie. En effet, sur cette période, « environ 600 000 patients ont reçu un médicament de la classe des analogues du GLP-1, dont 215 000 patients la spécialité Ozempic. Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques », avance l’assurance-maladie. Soit seulement 1 % des utilisateurs.
Autre fait rassurant : « Les données de ventes augmentent de façon progressive depuis la commercialisation d’Ozempic en avril 2019, ce qui est cohérent avec la progression des ventes habituellement observée à la suite de l’arrivée sur le marché d'un nouveau médicament », évoque l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Néanmoins, l’agence sanitaire appelle à la vigilance. « Bien qu’à ce jour, les détournements semblent limités selon les données disponibles, et qu’aucun signal de sécurité n’a été identifié, nous rappelons qu’Ozempic doit être prescrit uniquement dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé », insiste l’instance.
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Les conséquences d’un mésusage sont multiples. Tout d’abord, le détournement de ce médicament pour perdre du poids a un impact direct sur sa disponibilité pour les patients diabétiques et peut causer, ou accentuer, des tensions d’approvisionnement les privant de ce traitement essentiel. Ensuite, la prise d’Ozempic peut entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies.
L’ANSM demande donc aux pharmaciens d’être « particulièrement vigilants lors de la délivrance d’Ozempic pour détecter d’éventuelles ordonnances falsifiées et les prescriptions hors AMM ». Les pharmaciens peuvent déclarer des ordonnances suspectes auprès de l’agence régionale de santé dont ils dépendent, y compris celles émanant d'une plateforme ou application de téléconsultation (falsification, ajout d'un médicament, fautes d'orthographe, anomalies, etc.) ou refuser une délivrance en cas de doute ou de prescription hors AMM. Dans ce cas et si possible, le médecin à l’origine de la prescription doit être contacté.
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