Le Paxlovid est disponible en France grâce à une autorisation en accès précoce. Mais il bénéficie désormais d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne qui, après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), va faire évoluer sa mise à disposition en France. Son « entrée dans le droit commun », dans trois semaines environ, lui permettra de rejoindre le circuit classique des grossistes-répartiteurs, avec « une boîte en flux poussé » dans toutes les officines.
Bien qu’un délai de trois semaines soit annoncé avant que Paxlovid (nirmatrelvir et ritonavir) « ne sorte du système d’accès précoce pour entrer dans le droit commun », le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, peut se féliciter d’avoir été entendu par les pouvoirs publics. La commission de la transparence de la HAS doit se réunir mercredi sur le sujet et notamment se prononcer sur l’idée d’un passage de Paxlovid dans le système de l’ordonnance conditionnelle. Autrement dit, la délivrance d’une ordonnance de Paxlovid serait conditionnée à un test positif au Covid.
Dans l’attente d’une décision de la HAS, il est déjà acté que la sortie de l’accès précoce va permettre aux pharmaciens de commander directement le Paxlovid auprès des grossistes-répartiteurs, même s'il s'agit d'un stock d'État, et non plus par la plateforme mise en place par le fabricant (Pfizer), « avec une première boîte en flux poussé ». C’était là aussi une demande de la FSPF. Alors que 3 500 boîtes de Paxlovid ont été délivrées en France depuis début février, le pays en a commandé 500 000 pour 2022. Pour réduire le délai de délivrance, toutes les pharmacies vont donc recevoir, d’ici à fin avril ou début mai, une boîte de Paxlovid. Elles pourront commander une nouvelle boîte uniquement après avoir dispensé la première. Quant à la question de savoir si le Paxlovid peut être prescrit lors d’une téléconsultation, la réponse est oui… dès lors que cet antiviral sera « entré dans le droit commun ».
Pour être fin prêt à ce changement, des moyens de formation-information vont se multiplier dans le courant du mois d’avril. « Les organismes de formation, les sociétés savantes et les syndicats vont être sollicités. Nous avons aussi demandé des formats de capsules vidéos à diffuser, le ministère de la Santé a accepté et va nous les fournir », explique Philippe Besset. Ces nouvelles conditions pour commander et délivrer Paxlovid visent à faciliter et accélérer l’accès à ce traitement encore sous-utilisé. « Le Paxlovid s’installe pour longtemps, car on s’attend à ce que l’épidémie de Covid continue à l’automne », ajoute le syndicaliste.
Au Québec, les autorités ont fait un autre choix pour faciliter et accélérer l’accès à cet antiviral qui doit impérativement être administré dans les 5 jours après l’apparition des premiers symptômes. Depuis le 1er avril, les pharmaciens sont autorisés à prescrire directement Paxlovid, tout comme les médecins et les infirmiers praticiens spécialisés, aux patients symptomatiques du Covid à risque de complications et présentant un test de dépistage positif (y compris autotest). Car au Québec, seulement 394 boîtes ont été dispensées sur les 30 000 disponibles.
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