BUREAU D’ÉTUDES crée par le groupement IFMO, le Centre de réflexion, d’expérimentation d’évaluation, de développement et d’observation de l’officine (CREEDOO) vient d’organiser à la faculté de pharmacie de Strasbourg son premier grand forum sur le thème de la PDA, en réunissant l’ensemble des intervenants actifs dans ce domaine. Pierre-Xavier Frank, directeur de la branche qualité d’IFMO, Qualipharm, rappelle que la PDA améliore l’observance et évite près de 8 000 décès par an, mais que son intérêt ne se limite pas aux aspects médicaux et économiques : « Elle recentre le pharmacien sur son métier, propose un service innovant, fidélise les patients, contrecarre la grande distribution et renforce la crédibilité de la profession. »
Aujourd’hui, les officines sont de plus en plus nombreuses à travailler avec des établissements de soins, avec différentes méthodes, manuelles ou automatiques. Elles desservent 10 000 structures, dont 5 100 EHPAD, soit 720 000 patients.
Pour réussir, les pharmaciens doivent d’abord connaître parfaitement le cadre juridique dans lequel ils évoluent, avec des contrats clairs et précis, rappelle le Groupement strasbourgeois d’avocats. Plusieurs sociétés ont, à cette occasion, présenté leurs produits et leurs activités en matière de PDA : piluliers et logiciels Modulo élaborés par PraticDose, médicaments génériques et blisters unitaires prédécoupés (BUD) proposés par Mylan, agencements de préparatoires développés par Houot, et solutions informatiques du groupe Alliadis. Aujourd’hui, 49 % des pharmaciens effectuant de la PDA délivrent des boîtes, 42 % des piluliers et 9 % utilisent un robot.
Une rentabilité variable.
Bien entendu, les pharmaciens se demandent aussi si cette activité peut devenir rentable pour eux, question abordée par les experts comptables d’HK Conseil à l’issue des exposés techniques. Un EHPAD de 80 patients peut générer une augmentation mensuelle de chiffre d’affaires de 10 000 euros, c’est-à-dire, tous frais et coûts déduits, une rentabilité nette mensuelle estimée de 16 %, soit 1 600 euros. Cette rentabilité reste toutefois très variable et dépend des choix techniques et organisationnels du pharmacien. Mais la PDA en EHPAD n’est qu’un aspect du dossier, alors même que le nombre de patients âgés suivis à domicile ne cesse d’augmenter. Un million de patients bénéficient chez eux d’une PDA, préparée par leurs infirmières, mais le nombre de patients potentiels atteint les 10 millions, dont 4 à « profil PDA », soit 40 par pharmacie. Actuellement, explique Muriel Nabet (PraticDose), la demande de PDA directement formulée à la pharmacie par les patients, leurs proches ou leurs soignants, constitue un service non rémunéré, les seuls bénéfices étant liés à l’augmentation des volumes et à des aspects comme la fidélisation. Les pharmaciens pourraient se positionner sur ce secteur ambulatoire et obtenir pour cela une rémunération liée à leur service. On peut certes imaginer, selon elle, un versement par les familles, mais la Sécurité sociale, elle, ne se hâte pas pour répondre à cette demande…
Dans tous les cas, conclut Pierre-Xavier Frank, la PDA doit se concevoir comme un projet d’avenir et se construire de manière raisonnée. Le groupement rappelle ses démarches entreprises en faveur de la qualité. Celle-ci permet non seulement de mieux travailler, mais constitue de plus en plus souvent un critère de choix pour trouver des partenaires « Certains EHPAD exigent déjà de travailler avec des officines certifiées, et les établissements, comme les patients, sont de plus en plus attentifs à cet aspect » constate-t-il.
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